Don't Buy Into Occupation: Ecolo-Groen dénonce l'investissement de la banque Belfius dans les territoires occupés
Cette semaine, la coalition “Don’t Buy Into Occupation”, un projet commun de 25 ONG palestiniennes et européennes, a réagi face aux milliards investis dans des entreprises actives dans les colonies israéliennes. L’organisation dénonce les liens financiers entre certaines entreprises et l’industrie de la colonisation israélienne. Des banques publiques belges seraient impliquées. Les députés fédéraux Ecolo, Simon Moutquin et Gilles Vanden Burre, y voient un signal d’alarme.
“Investir dans des entreprises actives dans les colonies israéliennes revient à soutenir l’occupation illégale du territoire palestinien. Des milliards d’euros circulent ainsi de nos banques belges vers le territoire occupé, perpétuant une situation totalement contraire au droit international”, explique Simon Moutquin.
Selon des recherches menées par les ONG 11.11.11 et FairFin, dans la liste des entreprises concernées, se trouvait déjà BNP Paribas, il y a quelques mois. Aujourd’hui, Belfius semble également être impliquée pour un montant de plus de 300 millions d’euros en 2021.
“De plus en plus d’actionnaires imposent des normes sociales et environnementales aux entreprises dans lesquelles ils investissent. Le gouvernement belge étant actionnaire de Belfius, il devrait y exercer davantage de prudence et d’influence”, ajoute Gilles Vanden Burre
Autre fait important, la Société Fédérale de Participations et d’Investissement (SFPI), qui gérera bientôt toutes les participations du gouvernement belge, est déjà actionnaire de Belfius à 100%. Mais la SFPI fonctionne de manière indépendante afin de minimiser l’influence de la politique sur les décisions quotidiennes d’investissement. Ainsi, seules les grandes lignes de la politique d’investissement dans l’accord de gestion conclu avec la SFPI sont définies par le gouvernement, avec pratiquement aucune directive sur la politique d’actionnariat.
“Le gouvernement belge ne peut pas détourner le regard en tant que premier actionnaire de BNP Paribas. C’est encore plus vrai pour Belfius, qui est détenu à 100% par le gouvernement. Ces révélations devraient vraiment être un signal d’alarme pour notre gouvernement”, expliquent les députés fédéraux.
En réaction à une question posée l’année dernière par Dieter Van Besien, député fédéral Groen, sur les investissements de BNP Paribas dans les territoires palestiniens occupés, le Ministre des Finances avait déclaré que “BNP Paribas investit selon son code de conduite dans lequel la politique d’engagement social est strictement appliquée” et que “la SFPI veille à ce que son portefeuille tende vers des normes reconnues dans tous les domaines”.
“Le gouvernement doit accélérer la mise en Å“uvre d’une politique actionnariale ambitieuse et respectueuse des droits humains, surtout maintenant que le rôle de la SFPI va encore s’accroître”, conclut Gilles Vanden Burre.