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Commission von der Leyen : ni chèque en blanc, ni carton rouge

Publié le 27 novembre 2019
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Aujourd’hui, par une majorité de 461 voix contre 157 et 89 abstentions, le Parlement européen a investi la Commission européenne pour la mandature 2020-2024. Elle prendra officiellement ses fonctions le 1er décembre.

Après avoir voté contre la désignation d’Ursula von der Leyen en juillet dernier, le groupe Verts/ALE a décidé de ne donner ni un chèque en blanc, ni un carton rouge pour l’investiture de la Commission européenne. Pour les députés Verts-ALE, le choix de certains Commissaires demeure hautement questionnable : le Hongrois, membre de « Fidesz » (le parti autocratique de Viktor Orban) en charge du « respect de l’état de droit » alors que son pays est justement en procédure pour non-respect de l’état de droit ; et la Croate aux questions de « démocratie et démographie » dont la combinaison des deux sujets ne fait que légitimer le récit des partis national-populistes, qui minent le projet européen.

Les Verts estiment également que le lien établi entre la promotion du mode de vie européen et la politique migratoire pour le Commissaire grec est inacceptable. De plus, le maintien de certaines politiques du statut quo, notamment dans les domaines de l’agriculture et du commerce international, leur apparaît incompatible avec les objectifs climatiques et la réussite du Green New Deal pourtant affiché comme l’une des priorités de la Commission von der Leyen.

Ce scepticisme ne constitue néanmoins pas un parti pris contre cette Commission avec laquelle le groupe Verts/ALE est prêt à travailler sur toute proposition permettant à l’UE d’enregistrer des progrès substantiels dans la lutte contre le changement climatique, la justice sociale et la démocratie. « Notre groupe a décidé de s’abstenir. Il s’agit d’une abstention raisonnée qui traduit, à la fois, nos réserves vis-à-vis de certains Commissaires désignés et de certaines orientations politiques, mais aussi notre volonté de collaboration constructive afin de faire avancer l’agenda climatique, la justice sociale et l’état de droit. Si nous ne pouvions pas soutenir cette Commission, nous y opposer revenait à faire l’impasse sur les cinq prochaines années, dans un contexte où le GIEC nous en accorde à peine dix pour engager résolument la transition écologique et solidaire : un choix incompatible avec l’éthique de la responsabilité qui est la nôtre », déclarent Philippe Lamberts, co-président du groupe des Verts/ALE et Saskia Bricmont, eurodéputée Vert/ALE.

« L’urgence climatique nous contraint à l’action et au rassemblement sincère derrière des objectifs concrets. C’est le signal qui nous a été donné lors des élections de mai dernier. Nous accueillons favorablement les engagements climatiques de cette nouvelle Commission apparemment résolue à enfin initier un Green New Deal. Loin d’une indécision, notre abstention constitue de notre part à la fois une mise à l’épreuve et un engagement à l’égard de la nouvelle Commission Européenne. Qu’elle démontre, par ses propositions institutionnelles, législatives et budgétaires, qu’elle veut engager l’Europe sur le chemin de la transition et nous serons prêts à contribuer à ses efforts par notre ambition, notre créativité et nos voix au Parlement. Si elle continue sur la voie du statut quo productiviste et néo-libéral, nous serons en travers de sa route et mettrons tous les moyens à notre disposition pour influencer sa politique », ajoutent Saskia Bricmont et Philippe Lamberts.

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