5. Une alimentation de qualité grâce à une agriculture nourricière et biologique
La Belgique peut avoir un secteur agricole qui soit rémunérateur, qui contribue à assurer notre sécurité alimentaire et qui réponde aux enjeux environnementaux. Les politiques ont par le passé abimé notre environnement. Elles ont crée du mal-être, de l’endettement, de la dépendance et de la vulnérabilité. Mais nos systèmes de production alimentaire peuvent changer.
Investir dans notre agriculture et soutenir son évolution, c’est pour nous investir dans des pratiques bénéfiques pour la santé des concitoyens et des concitoyennes. C’est protéger notre environnement, lutter contre le dérèglement de notre climat. C’est préserver la santé et le travail de celles et ceux qui travaillent la terre.
Avec Ecolo, nous voulons donc soutenir, et encourager une économie vertueuse qui valorise la protection de nos ressources, de notre santé et qui rémunère celles et ceux qui s’y engagent. Nous voulons que cette économie et le soutien des producteurs et productrices devienne le choix le plus évident. C’est pourquoi nous proposons de nombreuses mesures pour garantir à toutes et tous l’accès à une alimentation saine, et qui soit issue d’une agriculture plus locale et plus durable.
5.1. Rendre accessible l’alimentation bio en développant le secteur et en supprimant la TVA sur les produits bio locaux, de telle sorte que l’objectif de 30 %de consommation bio soit atteint en 2030.
Nous voulons développer le modèle agricole biologique qui bénéficie généralement d’une meilleure autonomie de gestion (indépendant des intrants chimiques) et d’une plus grande diversité, souvent en polyculture-élevage, ce qui est donc plus résilient. Nous souhaitons le faire en nous appuyant sur la riche expérience de plus de 2.000 agriculteurs et agricultrices qui pratiquent déjà l’agriculture biologique sur plus de 12 %de la superficie agricole wallonne et dans plus d’une ferme sur six. La production et la consommation alimentaires biologiques présentent de nombreux avantages pour la société : meilleure santé, bien-être des animaux et préservation de l’environnement (eau pure, air de qualité, biodiversité préservée – sans OGM, ni pesticides, ni engrais chimiques). Les soutiens publics pour l’alimentation seront donc prioritairement donnés aux aliments sains, locaux et de saison labellisés bio. Nous voulons renforcer la communication sur les bienfaits du bio et la recherche agronomique biologique. Nous plaidons pour que la certification bio soit prise en charge par les pouvoirs publics afin de favoriser une diminution des coûts et des prix de l’alimentation bio. Nous voulons alléger les charges qui pèsent sur les produits vertueux pour la santé et l’environnement, au détriment des produits nocifs. Cette prise en charge se fera donc sur toute la chaîne alimentaire, de la production à la distribution, en passant par la transformation. Les aides à la production bio seront rehaussées (comme ce fut le cas pour les maraîchers et maraîchères bio, avec un soutien à 4.000 € par hectare) et la TVA sur les aliments bio et locaux devra être supprimée.
De manière générale, nous voulons réduire l’usage des pesticides de 75 %d’ici 2030, en accord avec la trajectoire européenne. De plus, nous proposons d’établir des zones bio prioritaires au-dessus des zones de captage d’eau, pour préserver notre or bleu, ainsi qu’autour des lieux sensibles (écoles, crèches, habitations) pour préserver la santé de ces publics cibles.
5.2. Accélérer la transition agroécologique en renforçant le soutien au monde agricole qui s’y engage, via une PAC verte renforcée et une restauration du maillage écologique qui assure la fonctionnalité de l’écosystème agricole.
Il est urgent d’adapter les pratiques agricoles aux effets causés par le dérèglement climatique (sécheresses et inondations, avec leurs lots de coulées de boue) et à la perte des services écosystémiques causée par la destruction de la biodiversité. Nous voulons pour cela renforcer les aides de la Politique Agricole Commune (PAC) en faveur des mesures agro-environnementales et climatiques, sous toutes leurs formes, de sorte à ce que l’agroécologie soit rémunératrice et que les fermes soient plus résilientes et autonomes. Nous diminuerons la TVA fédérale sur les primes PAC du deuxième pilier pour augmenter la rémunération nette des agriculteurs et agricultrices engagées dans des pratiques agroécologiques. Les aides à l’élevage seront progressivement renforcées pour les élevages extensifs, avec une faible charge en bétail, et en autonomie herbagère pour préserver les stocks de carbone que forment les prairies. Le coefficient de retournement des prairies devra être réduit. Un programme régional de “prés arborés” sera lancé pour le climat et le bien-être animal. Les prés vergers seront encouragés pour la conservation de variétés anciennes et l’embellissement de nos régions, via la recréation de paysages vivants, arborés et bocagés.
De plus, nous voulons mettre en place une assurance agricole liée aux calamités naturelles et aux mesures d’atténuation prises par les agriculteurs et agricultrices. Une bourse à l’innovation agricole durable sera mise en place pour couvrir les risques liés aux changements de pratique. Le tout sera accompagné de recherches expérimentales sur le sujet, comme développées par les Groupements d’agriculteurs et d’agricultrices sur l’agroécologie.
Enfin, la PAC au niveau européen sera réformée pour la rendre plus verte sur l’ensemble du territoire européen et plus juste (redistributive et plafonnée), pour, d’une part, stopper la course à l’agrandissement et, d’autre part, favoriser un travail qualitatif et nourricier de la terre. La PAC, qui représente un tiers du budget européen, devra être alignée sur le Pacte vert européen et sa stratégie « De la ferme à la fourchette » qui prévoit de rendre l’agriculture plus durable et l’alimentation plus saine et locale.
5.3. Relocaliser notre production et transformation alimentaires en s’appuyant sur le développement de filières agro-alimentaires et de ceintures alimentaires autour de chaque agglomération ou grande ville.
Nous voulons prolonger et renforcer les soutiens aux secteurs de la production, de la transformation et de la distribution locales afin de développer notre économie et garantir un approvisionnement alimentaire local. Les hall relais, les entreprises coopératives de transformation et de distribution, les magasins de quartier ou à la ferme, les projets qui créent des ponts entre lieux de production et la clientèle (GAC, GASAP, coopératives, etc.) seront soutenus pour renforcer l’accessibilité locale à une nourriture de qualité. Nous appuierons le développement des dynamiques territoriales, telles que les « ceintures alimentaires ». La diversification et la vente en ferme seront encouragées pour augmenter la plus-value, faire du lien et rapprocher la clientèle des producteurs et productrices.
5.4. Garantir des repas sains et accessibles à tou·tes nos enfants et à nos aîné·es en visant 50 %de repas bio et locaux dans les collectivités d’ici 2030.
Ce sont 200.000 repas qui sont livrés chaque jour en Wallonie dans nos collectivités (écoles, maisons de repos, crèches, CPAS, etc). Chaque enfant doit pouvoir bénéficier d’une alimentation durable et de qualité. Il en va de même pour nos aîné·es dans les maisons de repos. C’est pourquoi nous voulons renforcer et amplifier les programmes de Cantines Durables dans les cuisines de collectivités. Les stratégies Manger Demain et Good Food seront renforcées, avec leurs labels Cantines Durables. Les éco-crèches et leurs repas sains seront multipliés. Les soutiens financiers pour payer les repas et le matériel culinaire seront pérennisés et étendus à davantage d’établissements volontaires. L’objectif est d’atteindre 50 %des aliments bio, agroécologiques et locaux d’ici 2030 dans les cantines de collectivités. Pour ce faire, il sera envisagé l’instauration de l’exception alimentaire. Une telle perspective permettra de fournir des contrats pluriannuels stables aux producteurs et productrices qui en ont besoin pour consolider leur engagement dans la transition agroécologique.
5.5. Encourager l’adoption d’habitudes alimentaires saines, notamment en augmentant la part de protéines végétales dans nos assiettes.
Notre alimentation conditionne notre santé. Les problèmes de santé causés par une mauvaise alimentation entraînent des coûts élevés pour la Sécurité sociale (jusqu’à 4,5 milliards d’euros par an pour le surpoids et l’obésité). Or, certaines publicités nous poussent, y compris les enfants, vers des produits trop gras, sucrés, carnés, salés ou alcoolisés ; définitivement nocifs pour la santé. Nous voulons encadrer la publicité alimentaire et offrir plus de transparence et d’informations claires, et donc de pouvoir, aux consommatrices et consommateurs. C’est dans cette optique que nous voulons généraliser un label global reprenant des critères nutritionnels, et environnementaux.
Afin de promouvoir et d’ancrer dans la durée de nouvelles et meilleures habitudes alimentaires, nous voulons renforcer la diffusion des recommandations sanitaires pour une alimentation équilibrée, avec davantage de protéines végétales et des aliments entiers, variés, locaux, de saison et de qualité. Par ailleurs, le soutien à toute la chaîne de production des protéines végétales sera amplifié. Cette alimentation équilibrée, saine et de qualité devra être au cœur des cantines de collectivités. Nous voulons également généraliser un label global reprenant des critères nutritionnels et environnementaux pour mieux informer les citoyen·nes des impacts sanitaires directs et indirects de leur alimentation. Enfin, nous ferons tout pour que le Plan Fédéral Nutrition Santé porte ses fruits et soit rapidement mis en œuvre avec des moyens conséquents.
Nous voulons diffuser plus proactivement les recommandations sanitaires pour une alimentation équilibrée, flexitarienne, avec moins de viande et plus végétale afin de promouvoir et ancrer dans la durée ces nouvelles habitudes alimentaires. Par ailleurs, le soutien à toute la chaîne de production des protéines végétales sera amplifié.
5.6. Supprimer la TVA sur les aliments biologiques produits localement, étendre la gratuité des cantines scolaires, réguler les marges des intermédiaires et élaborer les bases d’une politique de solidarité et de Sécurité sociale alimentaire.
Nous voulons soutenir l’élaboration d’une sécurité sociale alimentaire, à mettre en œuvre en concertation avec les interlocutrices et interlocuteurs sociaux ainsi que les mouvements agroalimentaires et environnementaux. Il s’agirait, à terme, de créer une nouvelle branche de la Sécurité sociale permettant pour toutes et tous un accès effectif à une alimentation de qualité. Cette mesure contribuera à une meilleure santé, à une juste rémunération des agriculteurs et agricultrices et à une transition agro-écologique.
Certains prix alimentaires sont aujourd’hui déconnectés de la réalité. C’est pour mieux contrôler les pratiques de définition des marges que nous voulons élargir les missions et les pouvoirs de l’Observatoire des prix, en matière alimentaire. Nous voulons faire toute la transparence dans la chaîne alimentaire et éviter les abus pratiqués par certains intermédiaires entre la fourche (la légitime rémunération des agricultrices et agriculteurs) et la fourchette (la légitime préoccupation des ménages pour le prix des aliments), tout en prenant en compte les coûts environnementaux et climatiques des aliments et des différentes pratiques agricoles. Nous voulons renforcer l’accessibilité à une alimentation de qualité pour tous et toutes et protéger la rémunération des productrices et producteurs.
Nous souhaitons renforcer l’accès à une alimentation de qualité et durable pour toutes et tous en supprimant la TVA sur les produits biologiques locaux, et en développant massivement les repas sains et accessibles dans les écoles, les crèches et les maisons de repos (et de soins). Nous voulons en ce sens étendre les programmes de cantines durables lancés en région wallonne avec Manger Demain et en région bruxelloise avec Good Food, renforcer leur accompagnement et les pérenniser. Ces programmes permettent de soutenir l’accessibilité financière à des aliments durables pour assurer une relocalisation de notre alimentation et une meilleure santé. En particulier, nous voulons, sous la prochaine législature, renforcer l’accessibilité et étendre la gratuité de repas scolaires durables et de qualité dans l’ensemble de nos réseaux.
5.7. Faciliter la transmission des fermes pour les générations et garantir l’accès à la terre agricole, en créant un organisme de gestion des ventes de terres agricoles ainsi qu’une cellule chargée de la mise en réseau des repreneuses et repreneurs et des cédant·es.
L’enjeu de la transmission des fermes est de première importance. Nous voulons constituer une cellule chargée de la mise en réseau des (jeunes) repreneurs-repreneuses et des cédant·es pour faciliter la transmission des fermes et agir de façon proactive. Cet accompagnement visera à atteindre plus de la moitié des transmissions vers un modèle agricole plus durable et créateur d’emplois. Nous voulons valoriser la fonction et le métier agricoles pour enfin atteindre une augmentation progressive du nombre d’emplois agricoles de qualité.
L’accès à la terre devra être régulé par un organisme public de gestion des ventes des terres agricoles pour faciliter la transmission des fermes et limiter leur spéculation (avec un prix agronomique maximum par région agricole et des critères d’attribution favorables au statut d’agriculteur et d’agricultrice, à la localisation et à l’âge des candidat·es, ainsi qu’à la taille des fermes pour soutenir prioritairement des fermes à taille humaine, autonomes dans leur gestion et créatrices d’emplois). Un système de portage sera mis en place pour faciliter l’accès à la propriété agricole pour les jeunes ou moins jeunes qui n’en n’ont pas ou peu (sous le seuil des 30 premiers hectares). Les terres agricoles publiques seront maintenues publiques et orientées prioritairement et de manière redistributive vers des projets agricoles durables. Les terres agricoles cultivées « de fait » devront bénéficier d’une protection immédiate et être considérées comme agricoles et nourricières « de droit », même si elles ne sont actuellement pas cadastrées en zone agricole (avec compensations requises).
La réforme des baux à ferme devra également être évaluée et adaptée pour garantir sa mission de facilitation de la mise en location des terres dans la durée.
5.8. Garantir la sécurité et la solidarité alimentaire au niveau international en imposant la réciprocité des normes sanitaires, environnementales et sociales.
La souveraineté alimentaire est un principe essentiel qui doit être concrétisé et ne pas être compromis par un traité de libre échange. La réciprocité des normes (sanitaires, environnementales et sociales) devra être garantie pour protéger nos marchés de la concurrence déloyale de certains produits importés à bas prix et/ou de qualité problématique ou douteuse (bœuf aux hormones, maïs transgénique, …).
Nous voulons établir un observatoire international des stocks et des flux alimentaires, ainsi que prévoir une régulation des usages prioritaires des productions agricoles et de leurs prix pour garantir l’accès aux besoins alimentaires de base.
5.9. Prioriser les usages nourriciers des terres agricoles et renforcer notre approvisionnement alimentaire local en instaurant une exception alimentaire dans les règles commerciales.
Il est vital de préserver nos terres agricoles et d’en garantir un usage alimentaire prioritaire, via un statut de terres nourricières. Les aides de la politique agricole seront donc prioritairement dirigées vers les cultures et productions alimentaires.
Nous voulons en parallèle limiter fortement les usages concurrents et secondaires de la terre agricole, comme les loisirs (golfs, sapins de Noël, équestre, …) et la production d’énergie.
Pour les loisirs, la Région délimitera par bassins un pourcentage maximum de zone agricole utilisable pour les activités secondaires de loisirs, afin de soulager les zones sous forte pression.
Pour l’énergie, nous mettrons fin à la production et à l’usage d’agrocarburants de première génération dès 2025 pour le biodiesel et dès 2030 pour le bioéthanol. Un cadre réglementaire strict sera établi afin de définir le périmètre du développement des activités de biométhanisation en lien avec la production agricole. Ce cadre réglementaire doit renforcer la fonction nourricière de l’agriculture et prémunir d’une explosion du prix du foncier. Dans cette même logique, l’énergie photovoltaïque sera prioritairement développée sur les zones artificialisées et ne pourra pas entrer en concurrence directe avec la production agricole nourricière. Nous voulons également accélérer la politique du « stop béton » pour diminuer l’artificialisation des terres agricoles et préserver l’activité nourricière et vitale qui est développée.
Du côté de la consommation alimentaire, nous plaidons pour que l’Union européenne décide une exception alimentaire pour déroger à la concurrence internationale et privilégier des produits locaux afin de garantir le développement d’une chaîne d’approvisionnement aussi locale qu’efficace pour améliorer le tissu socio-économique et sécuriser les besoins alimentaires de la population.
5.10. Réduire de 50 %le gaspillage alimentaire à l’horizon 2030.
Le gaspillage alimentaire est un problème planétaire auquel notre société n’échappe pas. Notre pays est un des pires gaspilleurs au niveau européen, derrière Chypre, avec 250 kilos d’aliments gaspillés par an et par personne, tandis que la moyenne européenne est passée à 127 kg. Le gaspillage alimentaire est un non-sens moral, écologique et socio-économique. Il est fondamental de sensibiliser à la nécessité d’ajuster sa consommation à ses besoins alimentaires pour éviter le gaspillage alimentaire. Nous voulons amplifier l’objectif de réduction de 30 %à 50 %des déchets alimentaires d’ici à 2030 et y mettre les moyens nécessaires.
5.11. Développer les activités agro-alimentaires en réduisant les démarches administratives et en faisant passer l’AFSCA sous la tutelle du ministère de la Santé.
Nous voulons voir se développer les activités agro-alimentaires, et pour cela, nous entendons réduire les démarches administratives et mieux adapter les exigences au niveau de leurs tailles. Notamment, au niveau de l’AFSCA (administration à replacer sous la tutelle de la Santé), il est nécessaire d’ajuster les critères aux risques réels qui dépendent de la taille des activités (artisanales et en circuit court, ou industrielles et à grande échelle). De même, il est nécessaire de revoir les modalités des contrôles et de les rendre davantage proportionnés à la taille des activités ainsi qu’aux risques encourus et plus rapides dans leurs exécutions.
5.12. Développer la démocratie alimentaire en renforçant les Conseils de Politique Alimentaire.
La démocratie alimentaire sera renforcée pour vivifier le vivre ensemble et le rendre plus résilient. Nous soutiendrons les Conseils de Politique Alimentaire, au sein des ceintures alimentaires urbaines ou dans les communes rurales, qui permettent de sensibiliser aux questions alimentaires en donnant la parole aux citoyen·nes et en créant du lien avec les producteurs et les productrices. Nous soutiendrons également les expérimentations d’agriculture urbaine et nous valoriserons la part nourricière des villes, en plantant des arbres fruitiers dans les parcs et jardins publics et en mettant à disposition des espaces pour créer des vergers et potagers communautaires, afin que les riverain·es aient la possibilité de cueillir directement dans les espaces publics. De plus, nous soutiendrons le service citoyen dans les fermes bio et agroécologiques, reconnu comme un bon moyen de sensibiliser et de démocratiser la question alimentaire, tout en faisant du lien, en facilitant la transmission des fermes et en renforçant le soutien aux pratiques agricoles durables.
Le soutien aux Conseils de Politique Alimentaire, au sein des ceintures alimentaires ou dans les communes, et le soutien aux expérimentations d’agriculture urbaine permettent de sensibiliser aux questions alimentaires en donnant la parole aux citoyennes et citoyens, et en créant du lien avec les producteurs et productrices. Cette démocratie alimentaire sera renforcée pour vivifier le vivre ensemble et le rendre plus résilient. Le Service citoyen dans les fermes bio et agroécologiques sera également reconnu comme un bon moyen de sensibiliser et de démocratiser la question alimentaire, tout en faisant du lien, en facilitant la transmission des fermes et en renforçant le soutien aux pratiques agricoles durables.
5.13. Soutenir l’Horeca dans sa transition écologique pour une alimentation saine et locale en prenant en charge le coût de la certification bio.
L’accompagnement des restaurations dans leur transition durable et leurs soutiens financiers seront renforcés dans le cadre des stratégies alimentaires, comme Good Food à Bruxelles et Food Wallonia. La promotion de ces restaurations durables sera amplifiée. Les certifications bio dans l’Horeca seront prises en charge par les pouvoirs publics.
5.14. Réglementer les invendus alimentaires et généraliser leur don aux associations en charge de l’aide alimentaire.
Actuellement, les invendus alimentaires ne sont que trop peu régulés en Belgique, et il est temps de rendre leur don obligatoire aux associations en charge de l’aide alimentaire d’urgence. Il convient évidemment d’intégrer cette mesure dans la lutte contre le gaspillage alimentaire et de renforcer les moyens financiers et logistiques de ces associations pour qu’elles puissent répondre au mieux aux besoins des publics précarisés et compenser les magasins donateurs.
5.15. Renforcer les droits et l’égalité des femmes et des hommes dans le monde agricole en assurant leur place dans les instances et en facilitant leur accès à la propriété.
L’égalité entre les femmes et les hommes dans le monde agricole et alimentaire, comme ailleurs, doit devenir une réalité. De manière générale, nous voulons garantir des conditions de travail dignes, un salaire décent et le respect des droits sociaux des travailleurs et travailleuses, notamment saisonnières dans l’agriculture, l’horticulture et toute la chaîne agro-alimentaire. Nous voulons assurer aux agricultrices une juste valorisation, la reconnaissance et la place qui doit leur revenir dans les instances. C’est essentiel en soi mais aussi pour encourager d’autres femmes à réaliser des activités agricoles. L’accès à un statut attractif pour les agricultrices doit être garanti et doit leur assurer une protection sociale juste. L’accès à la propriété et aux investissements doivent être facilités pour davantage sécuriser la position des femmes dans le monde agricole.
5.16. Soutenir davantage les formations agronomiques et culinaires qui encouragent une alimentation durable, locale et de saison.
Nous voulons renforcer l’apprentissage des pratiques biologiques et agroécologiques dans toutes les formations agronomiques, notamment les techniques de protection des sols et de la gestion de la matière organique, d’augmentation de la diversité des cultures, d’agroforesterie, de cultures simultanées, etc. De même, les formations culinaires devront faire la part belle aux aliments du territoire et de saison pour se réapproprier et valoriser les saveurs du terroir. Les formations seront appuyées par les soutiens renforcés à la recherche agroécologique et nutriécologique.
De plus, nous soutiendrons l’agriculture sociale pour reconnecter les personnes en transition et en réorientation professionnelle, avec la terre et sa fonction nourricière, pour faire sens, ramener du lien et valoriser les aspects socio-économiques, environnementaux, alimentaires et donc sanitaires de l’agriculture.