Règlements de comptes à Bruxelles : pour une police qui fait à nouveau rempart, il faut investir !
Qui dit avenir plus vert et plus juste, dit protection de la population. Dans notre État de droit, des fusillades sont inacceptables. Nous voulons intensifier les moyens de la police, pour que sur le terrain, les agents, remparts de la cité, puissent se sentir efficaces à remplir leurs missions et garantir la tranquillité des citoyens.
Le malaise est réel. Nos grandes villes de Bruxelles à Liège en passant par Charleroi souffrent de fléaux liés à la délinquance, voire aux crimes organisés. Des actualités retentissantes (fusillades répétées à Bruxelles dont certaines semblent reliées à des guerres de territoires entre trafiquants ; mort d’un policier des forces spéciales à Lodelinsart lors d’une perquisition visant à démanteler un réseau de trafics d’armes et de stupéfiants) ont dramatiquement rappelé les difficiles conditions de travail des policiers. Et l’inconfort, l’insécurité vécue par les habitants de ces villes. Des parents inquiets que la drogue circule près de l’école des enfants, des passants qui se sentent menacés, des résidents dont la tranquillité bascule un jour parce qu’ils découvrent, en rentrant d’une balade, que leur foyer a été lacéré d’un vol avec effraction… les situations sont multiples dans une société où la crainte revient sur le devant.
Et pourtant, nous entendons celles et ceux qui sont en premières lignes, dont la fonction, le métier, est de protéger les autres, nous dire à quel point elles et eux se sentent parfois démunis pour parvenir à remplir ce rôle. Le gouvernement MR – N-VA de Charles Michel est passé par là : en réduisant les budgets des services publics, idéologiquement parce que « l’État coûte trop cher », les conservateurs ont asséché les ressources des secteurs de la police et de la justice.
Or, une société plus ouverte et plus juste se conçoit comme un environnement sécurisé. Nous sommes réalistes : faire disparaître toutes les criminalités est comme espérer un monde sans accident. Mais il faut lutter durement contre toutes les formes de criminalité. Sous cette législature Vivaldi, nous avons amorcé un soutien à nos forces de police, nous souhaitons maintenant amplifier les réinvestissements.
Les solutions existent pour assurer la protection de la population. La première nécessité est d’augmenter les moyens financiers, humains et d’organisation des différents corps de justice. A commencer par les policiers. Il faut améliorer les conditions de travail au sein de la police pour leur assurer un cadre de travail respectueux et apaisé, y compris dans les interactions avec la population. Un meilleur accompagnement et des investissements adéquats sont aussi nécessaires :
- Prévoir des investissements matériels et des incitants financiers pour l’atteinte d’objectifs par les zones de police : formation continue, plan climat, diversité des corps, etc. ;
- Privilégier, dès que possible, les patrouilles à vélo et à pied aux patrouilles en voiture ;
- Généraliser l’accompagnement psychologique des effectifs de police ;
- Revaloriser la rémunération des policiers et policières, en lien avec la formation plus longue dont ils et elles bénéficieraient.
Une police de proximité, partenaire des citoyen·nes vigilant·es
La sécurité se co-construit dans sa globalité, de la prévention à la réaction. Des mesures préventives ambitieuses contribuent à éviter ou limiter les conséquences d’actes criminels (des incivilités aux actes de terrorisme) ou d’insécurité (du sentiment subjectif personnel aux actions concrètes liés par exemple à la sécurité routière). La collaboration de la police, des services de prévention et du secteur associatif contribue à renforcer la sécurité et la résilience des communautés et des individus et la prévention de la criminalité. Il s’agira en ce sens de :
- Renforcer les collaborations structurelles entre la police, les services de prévention, le monde associatif, les travailleurs et travailleuses sociales, et favoriser la transmission d’informations entre ces acteurs et actrices tout en protégeant le secret professionnel ;
- Poursuivre le déploiement des antennes de sécurité locales (LISA) ;
- Mettre en place des passerelles et des proximités interdisciplinaires entre la police et le secteur psycho-médico-social, sur le modèle des Centres de Prise en charge des Victimes de violences Sexuelles (CPVS).
Si les policiers assurent un bouclier aux citoyen·nes, l’autre plateau de la sécurité est porté par la Justice dont il s’agit également de renforcer la stature : nous voulons refinancer ce service public essentiel, en se gardant d’appliquer une vision néo-libérale à la gestion de son fonctionnement. Les cadres légaux doivent être intégralement remplis en ce qui concerne les magistrat·es, greffiers, greffières, personnel administratif, etc. Des efforts importants sont à fournir en termes de recrutement de magistrat·es, de rénovation du bâti et de modernisation des infrastructures numériques. L’indépendance de chaque juge et magistrat·e doit être garantie, y compris par rapport au pouvoir exécutif, en leur accordant davantage d’autonomie dans la gestion de leurs budgets de fonctionnement. L’allocation des budgets doit être décidée dans le cadre de négociations entre le parlement et le pouvoir judiciaire, représenté par une institution démocratiquement élue. La Cour des comptes sera chargée de contrôler la bonne exécution de ce processus, sans intervention de la ou du Ministre.