Ecolo-Groen s’interroge sur des investissements bancaires dans la répression des Ouïghours
Comme le révèlent POLITICO et De Standaard aujourd’hui, des institutions financières qui ont pignon sur rue en Belgique reconnaissent investir dans des firmes chinoises ouvertement complices de la persécution des Ouïghours en Chine. En réponse à POLITICO, la KBC « regrette ces événements ».
Parmi ces persécutions, on retrouve notamment des outils comme le séquençage ethnique de l’ADN (dans le cas de la KBC qui a investi dans BGI Gemonics), la reconnaissance faciale par télésurveillance (dans le cas de la KBC et de Pictet qui ont investi dans Hikvision et Dahua) ou encore le travail forcé (dans le cas de Xinjiang Goldwind Science qui se retrouve dans les fonds de KBC, Schroders et Pictet).
« Le problème, c’est que les graves violations des droits humains commises par ces firmes chinoises sont déjà connues. En effet, nombre d’entre elles sont blacklistées aux États-Unis ou ont développé des liens étroits avec le Xinjiang Production and Construction Corps (XPCC): la seule entité chinoise sanctionnée depuis mars 2021 par l’Union européenne pour son rôle dans le travail forcé des Ouïghours », soulève le député fédéral, Samuel Cogolati, qui poursuit: « Les sanctions européennes ne sont pas là pour décorer! L’UE ne peut pas, d’un côté, sanctionner et geler les comptes du Bureau de la Sécurité publique du XPCC et de l’autre, laisser nos propres banques financer les entreprises liées à ce même XPCC ».
Pour les écologistes, les Belges qui investissent dans ces banques n’ont pas signé pour que leur argent aide au financement de la répression des Ouïghours et des camps de la honte en Chine. Toutes les institutions financières belges s’engageant en principe à ne se rendre, en aucun cas, complices de violations des droits humains, même de manière indirecte. « Or, si une simple recherche en ligne permet de constater que leurs fonds financent des firmes chinoises blacklistées, nous devons nous interroger sur la capacité de ces banques à filtrer, voire bloquer, les investissements douteux. Ces informations étant publiques, loin de pouvoir feindre l’ignorance, il est urgent que les banques concernées appliquent leurs propres engagements en matière de respect des droits humains », conclut le député Ecolo.