19. Une culture pour tous les publics, un soutien aux artistes et un espace médiatique pluraliste de qualité

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Ces dernières années ont rappelé combien la culture est essentielle et les artistes porteurs et porteuses de sens et de cohésion. Nous voulons les protéger, les promouvoir et renforcer les liens avec tous les publics, à tout âge.

La culture doit être soutenue, au plus proche de chacun·e. Elle doit être accessible et présente là ou nous sommes, dans nos foyers, dans nos vies quotidiennes. Artistes, travailleuses et travailleurs des arts doivent être soutenu·es et promu·es dans le respect de leur diversité. Nous défendons l’accès à une information diversifiée et pluraliste, dans un cadre de travail juste ; nous soutenons une éducation aux médias pour toutes et tous.

Comme écologistes, nous voulons soutenir aussi les acteurs de culture qui intègrent la transition : les politiques culturelles doivent se nourrir de participation citoyenne et de dialogue avec les pouvoirs locaux, être à la hauteur des enjeux climatiques et d’un avenir plus juste, où les grandes entreprises numériques et l’intelligence artificielle sont encadrés pour protéger la création.

19.1. Garantir l’accès à la culture de chaque citoyenne et citoyen en intégrant la culture dans les plans de lutte contre la pauvreté et en développant les interventions culturelles dans les institutions de santé et les maisons de repos.

L’objectif cardinal d’une politique culturelle est de permettre à nombre toujours plus grand d’avoir accès à la culture, et, particulièrement celle qui est soutenue par des financements publics. Ces dernières années, beaucoup a été fait en ce sens : achats massifs de livres pour les CPAS, mise en place de bibliothèques en prison, opérations de promotion de la lecture, du cinéma, des musées, des arts vivants, gratuité pour les visites des élèves dans les musées, etc. Nous voulons poursuivre et élargir ces initiatives à d’autres publics et intégrer la culture au cœur des plans de lutte contre la pauvreté et l’isolement afin d’offrir à toutes et tous un accès à l’offre culturelle : parents solos, migrant·es, SDF… Nous voulons par ailleurs développer les interventions culturelles dans le domaine de la santé, les maisons de repos et de soins, au moyen d’initiatives diverses telles que le développement de spectacles en matinée, l’invitation de publics mixtes aux événements culturels, etc.

19.2. Poursuivre le développement de l’offre culturelle sur l’ensemble du territoire pour assurer une culture de proximité en y associant notamment les cinémas de proximité, les théâtres, les maisons de jeunes et organismes d’éducation permanente, et en programmant l’installation de boites à livres dans un maximum de quartiers.

Le développement culturel territorial doit être organisé pour que l’offre culturelle soit « relocalisée » et accessible facilement du point de vue géographique.

Les bibliothèques, les centres culturels, les musées notamment ont bénéficié d’un meilleur financement de leurs missions au cours de la législature. Nous voulons désormais accroître le maillage de ces opérateurs culturels sur le territoire, en associant également les cinémas de proximité, les théâtres, les maisons de jeunes et associations d’éducation permanente afin d’offrir la meilleure expérience culturelle possible aux usagers et usagères, là où ils ou elles se trouvent.

La culture de proximité sera mieux soutenue, notamment en donnant un appui aux initiatives culturelles locales et aux talents émergents. De nouveaux espaces de création et de diffusion en zone rurale et péri-urbaine pourront être développés. Un programme d’installation, dans un maximum de quartiers, de « boîtes à livres » (bibliothèques ouvertes et participatives installées en rue, dans des lieux de passage) sera initié, en partenariat avec les communes intéressées.

Le renforcement de la diffusion sera prioritaire. Le décret relatif à la diffusion artistique, qui permet le soutien à des prestations artistiques dans tous les lieux culturels reconnus mais aussi dans des tiers lieux, devra être mis en œuvre et financé.

19.3. Agir pour un monde résolument innovant en renforçant le soutien à la création et à la valorisation internationale.

Le soutien à la création artistique passe par la poursuite du refinancement des aides à la création et de dispositifs de soutien adaptés tels que les bourses de recherche, les résidences artistiques et le compagnonnage.

Désormais, et pour la première fois, les disciplines de l’humour, de l’improvisation, des jeux vidéo sont soutenues en Fédération Wallonie-Bruxelles. Nous voulons que ces soutiens deviennent structurels parce qu’elles permettent d’aller toucher de nouveaux publics.

Pour que les investissements dans la création soient les plus efficients possibles, les dispositifs doivent être coordonnés avec une politique de diffusion et de promotion ambitieuse, aussi bien sur le territoire belge qu’au niveau international.

Nous voulons organiser une réflexion autour de la dynamique culturelle internationale de la Fédération Wallonie Bruxelles, pour renforcer la valorisation des talents dans toutes les disciplines créatives, et permettre la multiplication des collaborations internationales et des coproductions.

Il s’agira enfin de renforcer les liens entre culture et économie par une approche volontariste de soutien aux industries culturelles et créatives. À l’instar de ce qui a été mis en place en Région de Bruxelles-Capitale, une telle politique permet le renforcement d’entreprises porteuses de créativité, d’emploi et de liant social.

19.4. Consolider l’éducation permanente et la vitalité des associations du secteur.

Toute initiative collective et coopérative destinée à favoriser l’action citoyenne, l’exercice de la démocratie et les émancipations individuelles doit pouvoir être considérée et valorisée.

La démarche d’éducation permanente, comme vecteur de développement d’une citoyenneté active et critique, en prise avec les problématiques sociétales actuelles les plus diverses sera consolidée, notamment en renforçant l’axe relatif aux droits environnementaux et le soutien à l’émergence et à la vitalité des associations.

19.5. Protéger et valoriser les travailleurs et travailleuses des arts, via une révision des barèmes sectoriels et du régime des droits d’auteurs et d’autrices ainsi que la constitution de pôles de ressources.

Nous voulons continuer à lutter contre la précarité dans les métiers de la culture et de l’art, en travaillant à la création d’emplois plus stables et justement rémunérés. Nous voulons notamment :

  • Réviser les différents barèmes sectoriels ;
  • Optimiser le mécanisme du Tax Shelter pour qu’il bénéficie mieux à l’emploi artistique et technique ;
  • Favoriser la mutualisation d’emplois entre les structures, pour permettre de meilleures conditions d’engagement ;
  • Évaluer la mise en œuvre du nouveau statut des travailleuses et travailleurs des arts et mesurer ses impacts, pour apporter les corrections permettant notamment plus d’ouverture aux métiers encore non inclus, notamment techniques ;
  • De mettre en place de nouveaux mécanismes de soutien, tels que des bourses « rebonds », pour que les professionnel·les puissent maintenir leur statut d’artiste malgré une interruption dans la période de travail.

Le régime des droits d’auteurs et d’autrices devra également être revu pour y adjoindre des dispositifs protégeant mieux la création et leurs auteurs et autrices, notamment pour les artistes plasticien·nes, et également en considérant les évolutions en matière d’intelligence artificielle (IA).

Enfin, les professionel·les de la culture et du monde associatif seront mis en réseau, notamment via les structures de services, pour constituer des pôles de ressources (administratives, juridiques, de gestion de projet, de soutien professionnel). En effet, il importe de pouvoir soutenir les artistes dans leurs démarches et face aux difficultés qu’elles et ils peuvent rencontrer dans leur parcours professionnel.

19.6. Renforcer la place des femmes et des minorités dans la culture et les médias afin d’accentuer leur diversité, l’inclusivité et l’égalité.

Les femmes et des minorités sont fortement sous-représentées dans la culture et les médias. Des initiatives ont été mises en place pour renforcer la place des femmes dans les directions des arts de la scène, les instances d’avis et de jury, intégrer des critères liés à l’égalité et la diversité dans les textes légaux, lutter contre le sexisme dans la publicité, etc. Nous voulons amplifier ces initiatives, notamment via de nouvelles démarches et incitants, portées entre autres par les collectifs, afin d’accentuer la diversité, l’inclusivité et l’égalité dans la culture et les médias.

Un effort considérable sera mené concernant la place des personnes issues de l’immigration dans le cinéma et les médias, qui doivent avoir accès aux premiers rôles mais également aux fonctions de décision et de gestion.

Il s’agira enfin de multiplier les dispositifs d’accès à la formation, la création, la production de contenus à destination d’un public plus large, qui n’est pas nécessairement issus des écoles artistiques, mais néanmoins porteur d’une vision sociétale et créative diverse.

Outre l’enjeu d’égalité, le renforcement de la diversité des contenus artistiques, culturels et médiatiques permet aussi de proposer une plus juste représentation du monde.

19.7. Offrir plus de culture dès le plus jeune âge, notamment en mettant en place de l’éveil culturel dans les milieux d’accueil et en renforçant les liens entre le secteur culturel et l’école dans le cadre du Parcours d’Éducation culturelle et artistique (PECA).

L’accès à la culture des enfants est fondamental, à la fois pour leur développement et pour leur donner durablement goût à la culture.

La mise en place de l’éveil culturel dans les milieux d’accueil sera poursuivie dans l’objectif de garantir à un maximum d’enfants une sensibilisation à l’art et à la créativité. Ce développement devra aussi donner accès à la culture à des enfants du quartier qui ne fréquentent pas un milieu d’accueil.

Les liens entre le secteur culturel et l’école seront renforcés en consolidant encore davantage le cadre du Parcours d’Éducation culturelle et artistique (PECA). Le PECA devra être mis en œuvre durant toute la durée de la scolarité de manière à ce que chaque élève ait minimum deux activités culturelles par an. Le dispositif sera évalué en partenariat avec les professionel·les, dans un objectif d’amélioration et de simplification des démarches.

Le rôle de l’ESAHR (enseignement secondaire artistique à horaire réduit), des centres d’expression et de créativité et des pratiques amatrices dans l’éveil à la culture sera valorisé, notamment en élargissant le champ des domaines proposés.

Le décret définissant le cadre et les objectifs de l’ESAHR devra être actualisé, dans l’objectif de garantir au plus grand nombre l’accès à un enseignement artistique de proximité, en valorisant de façon beaucoup plus proactive le réseau des établissements au vu du travail considérable effectué par ce corps enseignant au sein de la société et en le redéployant sur tout le territoire.

19.8. Promouvoir plus largement le patrimoine matériel et immatériel de nos territoires.

Le patrimoine culturel matériel et immatériel est désormais protégé par de nouvelles législations en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Sur le territoire, le folklore et les éléments emblématiques du patrimoine rassemblent les communautés et suscitent de la fierté. Les démarches visant à la préservation et la promotion du patrimoine de notre territoire doivent se poursuivre pour pouvoir le partager avec un public de plus en plus large.

Le patrimoine doit être intégré pleinement aux politiques culturelles plus transversales, en créant de nouvelles synergies. À cet égard, les partenariats avec le monde associatif et scolaire seront accrus ainsi que les actions de médiation culturelle en la matière. La formation des professionnel·les du secteur (conservateurs et conservatrices, archéologues) sera valorisée.

19.9. Favoriser la participation à l’élaboration des politiques culturelles, notamment en ouvrant les organes de gestion des institutions culturelles aux citoyen·nes et aux professionnel·les.

Les politiques culturelles ont vocation à s’inscrire dans des démarches résolument participatives, démocratiques. Les citoyennes et citoyens ont le droit d’être associé·es à leur élaboration.

Les organes de gestion des opérateurs culturels et des institutions doivent s’ouvrir aux citoyen·nes et aux professionnel·les, dans une perspective de dépolitisation.

Il s’agira également de renforcer la professionnalisation de la représentation des secteurs culturels en proposant un cadre transversal de soutien, en favorisant la coopération et les échanges entre fédérations, et en articulant concertation culturelle et sociale de manière plus efficace.

19.10. Inscrire la culture dans des dynamiques plus vertes, notamment en favorisant les comportements éco-responsables et en soutenant les opérateurs culturels dans leur transition écologique.

La transition écologique des opérateurs culturels devra être accompagnée via le partage des bonnes pratiques, la mutualisation des lieux et du matériel, l’organisation d’outils communs, etc.

De nouveaux incitants visant à favoriser les attitudes écoresponsables, de la gestion des tournages aux festivals, en passant par la construction de décors en théâtre, seront mis en place. Les opérateurs culturels et associatifs seront amenés à réduire leur empreinte carbone (équipements, infrastructures, mobilités).

La formation des acteurs et actrices de terrain, mais aussi des administrations et des membres des instances d’avis sera développée pour pouvoir prendre en considération de nouveaux critères de durabilité dans les politiques culturelles.

Enfin, le maillage associatif et culturel investi dans la lutte contre le dérèglement climatique sera soutenu, par la reconnaissance notamment d’initiatives rassembleuses telles que les ressourceries, les tiers lieux, les coopératives culturelles climats, etc.

19.11. Fédérer les politiques culturelles en Belgique, notamment en développant le dialogue et la coordination avec les pouvoirs locaux ainsi qu’en élaborant de nouvelles opérations culturelles entre les niveaux de pouvoirs.

Les différentes crises – et en particulier la crise sanitaire et ses impacts sur la culture – ont montré à quel point il était indispensable de pouvoir mieux coordonner les politiques menées aux différents niveaux de pouvoirs. Dans cette optique, nous voulons notamment :

  • Favoriser, accroître et poursuivre toute initiative de dialogue et de coordination avec les pouvoirs locaux (communes, provinces, COCOF) afin de déployer une vision cohérente et partagée sur la manière dont les politiques culturelles se mettent en œuvre au sein des territoires au bénéfice des populations (par exemple : la plateforme inter-administrations qui réunit les Provinces et la FWB) ;
  • Développer de nouvelles coalitions et opérations culturelles entre les différents niveaux de pouvoirs au bénéfice des acteurs et actrices comme des publics de la culture ;
  • Travailler à des visions partagées entre les communes, régions et communautés, notamment pour la mise en œuvre des contrats de filière existants (contrat de filière du livre) et pour l’élaboration de nouveaux contrats de filière ;
  • Évaluer, réviser et établir des accords de coopération culture-tourisme ambitieux pour en renforcer les bénéfices à l’image des collaborations de types visit.brussels ou visit.wallonia.

19.12. Garantir la promotion et la diffusion des artistes et des contenus sur les plateformes numériques et les médias, notamment en concrétisant les quotas d’artistes à la RTBF et en agissant au niveau européen pour que les artistes du monde musical belge soient valorisés sur les grandes plateformes comme Spotify et YouTube.

Un des enjeux les plus fondamentaux pour les artistes, créateurs et créatrices, notamment des secteurs musicaux et audiovisuels, concerne leur exposition dans les médias et les plateformes et leurs collaborations avec ceux-ci.

C’est dans cet esprit que le contrat de gestion de la RTBF 2023-2027 a été revu pour doubler les quotas de diffusion d’artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur plusieurs radios, renforcer la promotion des artistes sur tous les supports, et surtout amener la contribution à la production audiovisuelle indépendante à un niveau d’investissement historique. Nous voulons ancrer ces acquis pour les créateurs et créatrices dans la durée.

Les autres médias, et notamment les GAFAM, devraient aussi jouer un rôle grandissant en la matière compte tenu des recettes qu’ils puisent sur notre territoire. Il sera donc nécessaire d’œuvrer au niveau européen pour que les artistes du monde musical belge puissent bénéficier d’une mise en valeur spécifique sur les grandes plateformes comme Spotify et YouTube.

Il importe également de donner la plus grande visibilité possible aux contenus médiatiques et culturels de la FWB sur internet, pour permettre aux citoyen·nes d’avoir un accès privilégié aux contenus qui les concernent.

L’objectif est que les actrices et acteurs médiatiques puissent disposer des outils technologiques les plus adaptés leur permettant de visibiliser leurs productions et de leur donner un accès le plus équitable possible aux plateformes numériques. Les efforts devront nécessairement être poursuivis en la matière étant donné la concurrence toujours croissante des GAFAM.

19.13. Défendre des espaces sans publicité, en ce compris sur le numérique, notamment en supprimant totalement la publicité sur la RTBF d’ici 10 ans, y compris sur Auvio.

L’omniprésence de la publicité pose problème à l’heure où une consommation plus sobre et plus responsable est indispensable pour respecter les limites planétaires.

Il est par ailleurs essentiel de pouvoir disposer d’espace de « respiration » dans l’univers médiatique, sans publicité.

Cela a été prévu à la RTBF, où La Matinale de La Première, le site RTBF/Info, La Trois et toute la programmation pour enfants est exempte de publicité. Il s’agira de poursuivre le mouvement, dans le cadre d’une sortie en 10 ans de la publicité sur la RTBF et également :

  • D’adopter des réglementations plus strictes pour encadrer la publicité en ligne, en luttant contre l’omniprésence de la publicité sur internet et les réseaux sociaux, contre les pratiques intrusives et trompeuses et en renforçant les mécanismes de protection des mineur·es ;
  • En soutenant les pratiques commerciales orientées vers des publicités plus responsables selon des critères ambitieux à respecter.

19.14. Promouvoir le pluralisme et la diversité de l’information en augmentant le soutien aux médias d’information de qualité, en soutenant le journalisme d’investigation et les médias indépendants non-commerciaux.

La diversité des sources d’information de qualité est essentielle au fonctionnement de la démocratie. Celle-ci doit être protégée, notamment par le biais des mesures suivantes :

  • Poursuivre l’augmentation du soutien aux médias d’information de qualité, tant publics que privés, afin de garantir aux citoyen·nes l’accès à des informations fiables, vérifiées et pluralistes ;
  • Soutenir les médias indépendants et non commerciaux qui jouent un rôle crucial dans la diversité de l’information ;
  • Encourager les modèles de financement alternatifs, tels que les coopératives et les dons ;
  • Continuer à renforcer le soutien financier au journalisme d’investigation et à la production des contenus d’information numériques, comme les podcasts ;
  • Soutenir les initiatives de collaboration et de participation citoyenne à la production médiatique, en particulier celles impliquant les publics jeunes : utilisation de contenus générés par les utilisateurs et utilisatrices, soutien à la formation des jeunes professionnel·les, ateliers de production, soutien aux médias pour les jeunes et par les jeunes.

19.15. Mettre tout en œuvre pour assurer aux journalistes des conditions correctes de rémunérations et de travail sûres.

La production d’une information riche et diversifiée nécessite des conditions de travail de qualité pour les journalistes, dont la sécurité a été mise à mal ces dernières années (cyberharcèlement, contexte de violence…), ce qui est inadmissible.

De manière prioritaire, il s’agira de :

  • Protéger l’indépendance et la liberté d’expression des journalistes (en allant au-delà du Media Freedom Act européen) et assurer, notamment par le biais d’outils législatifs à tous les niveaux, leur sécurité physique et mentale dans le cadre de leur travail, l’interdiction de surveillance des journalistes via des logiciels espions, ainsi que l’intégrité de leur travail (secret des sources, etc) ;
  • Prendre en compte la nécessité d’assurer des conditions de travail et de rémunération permettant un travail journalistique de qualité dans les modalités de soutien à la presse ;
  • Assurer que les journalistes indépendant·es soient correctement rémunéré·es, au regard de leur expertise ;
  • Lancer, au fédéral, une réflexion concernant la mise en place d’un statut professionnel des journalistes, leur garantissant une protection sociale.

19.16. Renforcer la place de l’éducation aux médias, ainsi que l’accès des publics à la presse en donnant accès à tou·tes les élèves en fin de secondaire à un abonnement numérique d’un média de presse écrite et en soutenant la mise en place d’outils de fact checking.

Le Plan Éducation aux Médias a insufflé une nouvelle dynamique au secteur de l’éducation aux médias depuis 2021. Nous devons maintenir ces acquis et continuer à soutenir le secteur avec un nouveau plan d’une vingtaine d’actions qui seront créées en concertation avec les acteurs et actrices de l’éducation aux médias.

L’éducation aux médias (EAM) a pour finalité de rendre critique et autonome chaque citoyen et citoyenne quel que soit son âge, vis-à-vis des contenus et objets médiatiques. Il s’agit d’un enjeu fondamental d’un point de vue démocratique et en matière d’émancipation.

Nous voulons poursuivre les efforts menés ces dernières années afin de :

  • Réviser le Décret portant création du Conseil Supérieur de l’Éducation aux Médias pour continuer à renforcer les moyens consacrés à l’EAM pour correspondre aux besoins grandissants en la matière ;
  • Renforcer la place de l’éducation aux médias dans les programmes scolaires (en priorité dans le tronc commun) et de formations universitaires (en priorité la formation initiale des enseignant·es) et professionnelles ;
  • Donner accès à tou·tes les élèves en fin de secondaire à un abonnement numérique d’un média de presse écrite quotidienne ou périodique ;
  • Soutenir la mise en place d’outils de fact checking indépendants et transparents pour aider les citoyennes et les citoyens à vérifier les informations et les sources ;
  • Renforcer l’élargissement des publics bénéficiaires de l’éducation aux médias, notamment en :
    • Intégrant la dimension relative à l’éducation aux médias dans les métiers de la communication et du numérique ;
    • Proposant des activités parascolaires et extrascolaires, ou dans le cadre des maisons de jeunes, pour renforcer la place de l’éducation aux médias auprès de ces publics ;
    • Intégrant la dimension relative à l’éducation aux médias dans les métiers de la communication et du numérique ;
    • Créant de nouvelles synergies entre des structures d’éducation aux médias et des structures touchant des publics fragilisés ou à besoins spécifiques (EPN, IPPJ, Aide à la Jeunesse, Senior, etc.).

19.17. Réguler les grandes entreprises du numérique et renforcer leur contribution à l’économie culturelle et de création.

Il importe de défendre le renforcement des mesures de régulation des GAFAM pour assurer l’égalité de traitement sur le marché pour les actrices et acteurs locaux et protéger les citoyen·nes, notamment en ce qui concerne la publicité et la protection des mineur·es. À l’instar de ce qui a été mis en œuvre pour le secteur de la production audiovisuelle, il s’agira de travailler à l’adoption d’une législation européenne permettant la contribution des plateformes et des médias au financement de la création musicale.

Toutes les mesures législatives qui favorisent la transparence, en particulier concernant la gestion des données personnelles et la gestion des algorithmes seront soutenues, en donnant aux citoyen·nes les informations sur la manière dont ils fonctionnent et trient les contenus.

19.18. Soutenir les professions créatives face au développement de l’intelligence artificielle (IA), en créant les cadres légaux pour protéger l’activité et les droits de propriété des créateurs et créatrices, autrices et auteurs, scénaristes et photographes par exemple.

L’IA peut soutenir l’activité professionnelle de certaines industries, comme les industries créatives, de l’audiovisuel et des médias. Elle offre des outils intéressants par exemple en termes de recherche, de perfectionnement des décors ou des images. En revanche, elle n’a pas vocation à créer des récits ou à produire des informations.

Il est indispensable de créer les cadres légaux permettant de protéger l’activité professionnelle et les droits de propriété intellectuelle des créateurs et créatrices, auteurs et autrices, scénaristes et photographes par exemple.

De la même manière, le travail des journalistes, tant dans la production des contenus que dans leur rôle d’authentification et de certification de l’information doit être protégé et soutenu. Il s’agit également de garantir le droit des citoyens et citoyennes d’avoir accès à de l’information fiable, vérifiée et diversifiée.