17. Un enseignement de qualité, des écoles plus ouvertes et inclusives et un personnel enseignant reconnu et soutenu

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L’école est au cœur de notre projet de transition écologique, émancipatrice et solidaire. Nous voulons amplifier les efforts pour lutter contre les inégalités à l’école, combattre les logiques de hiérarchisation et de marché scolaire. L’école devra être plus démocratique et donner à chaque élève les mêmes chances d’épanouissement. Nous voulons que chacun·e puisse y trouver des clés de compréhension du monde et de participation démocratique.

Nous devons soutenir les acteur·rices de l’école : épauler les directions, les enseignant·es et les professionnels en première ligne, lutter contre les pénuries et apaiser le climat scolaire.

Comme écologistes, nous pensons que l’école doit refléter son temps, repenser ses rythmes et s’ouvrir à son environnement.

Nous avons besoin de tous les talents et de toutes les intelligences pour construire un futur plus juste, nous avons besoin de citoyen·nes outillé·es et critiques pour construire un avenir plus vert.

17.1. Continuer à rendre plus effective la gratuité de l’enseignement obligatoire en supprimant les droits de chaise, en encadrant les coûts de l’extra-scolaire et en prévoyant une compensation financière pour les écoles afin de couvrir les frais de matériels ou d’activités à charge des élèves.

Nous voulons que chaque enfant puisse fréquenter l’école sans devoir porter la responsabilité de la situation socio-économique de son foyer. Nous interdirons les pratiques qui conditionnent les obligations pédagogiques des écoles au règlement financier de frais scolaires.

Nous renforcerons le cadre réglementaire et vérifierons son application pour rendre effective la gratuité scolaire en Fédération Wallonie-Bruxelles jusqu’à la fin de l’enseignement fondamental, en prévoyant une compensation financière pour les écoles afin de couvrir les frais de matériel et les coûts des activités sportives et culturelles, ainsi que de permettre à chaque école de mener son projet pédagogique indépendamment des ressources financières des élèves et de leur famille.

Nous engagerons un chantier sur le plafonnement des frais dans le secondaire et privilégierons la mise à disposition de matériel partagé plutôt qu’une acquisition individuelle.

Nous voulons garantir l’accessibilité de l’enseignement qualifiant et y assurer la gratuité de la fréquentation de l’option, y compris de l’équipement nécessaire, avec une attention particulière portée à la réutilisation et à la durabilité de ce dernier.

Nous souhaitons renforcer les mécanismes de solidarité et harmoniser les pratiques et la transparence en matière de tarifs et de financement des voyages scolaires (ventes, caisses sociales) pour permettre à tou·tes d’y participer.

Nous voulons supprimer les droits de chaise (participation demandée aux parents pour le temps de midi, ne s’agissant pas de temps scolaire stricto sensu) et encadrer le coût de l’accueil extra-scolaire avant et après l’école.

17.2. Lutter contre la relégation en repensant l’orientation et l’école de l’après tronc-commun, notamment en faisant de l’enseignement qualifiant un choix positif, émancipateur et en renforçant le dynamisme des filières d’enseignement en alternance.

L’école reste le vecteur d’une forme de hiérarchisation des savoirs et des compétences. Nous voulons lutter contre cette catégorisation et la relégation qu’elle induit, et valoriser toutes les formes de savoirs et de compétences.

Nous voulons faire de l’enseignement qualifiant un choix positif et émancipateur pour les élèves. Nous renforcerons sa visibilité et sa promotion dans la fin du tronc commun et auprès des acteurs et actrices de l’orientation (corps enseignant, directions, parents, PMS).

Un volet essentiel sera consacré à soutenir et à renforcer le dynamisme des filières d’enseignement en alternance. Souvent citée comme une solution à la pénurie de main d’œuvre qualifiée, cette filière attire encore trop peu de jeunes. Nous souhaitons défaire son image de filière de relégation et promouvoir son rôle d’insertion socio-professionnelle efficace et d’émancipation sociale, notamment en l’intégrant davantage au parcours de formation de l’enseignement qualifiant et en identifiant, secteur par secteur, et avec les partenaires sociaux, les filières qui s’y prêtent au mieux. Nous lutterons contre la concurrence entre les prestataires de l’alternance (CEFA, IFAPME/SFPME) en répartissant leurs périmètres selon l’âge d’obligation scolaire, et renforcerons le rôle pilote d’un organe régulateur. Nous doterons les travailleuses et travailleurs en apprentissage d’un statut digne et permettrons à celles et ceux qui le souhaitent d’accéder facilement à une certification de l’enseignement secondaire supérieur (CESS) pour permettre une meilleure mobilité entre filières. Enfin, nous adapterons le cadre réglementaire pour permettre davantage aux entreprises et aux pouvoirs publics d’accueillir des apprenant·es en alternance.

Nous voulons encourager les initiatives d’écoles de tronc commun et favoriser, dans le degré supérieur de l’enseignement secondaire, l’organisation, au sein des mêmes établissements des filières de transition et de qualification.

En parallèle, nous voulons faire évoluer les représentations et les biais qui amènent les équipes éducatives et les parents à orienter des élèves dans des filières ou des formes d’enseignement qui ne leur conviennent pas ou sont peu adaptées.

Nous voulons une école inclusive. Nous réunirons les acteurs et actrices de l’enseignement spécialisé et de l’ordinaire pour évaluer et améliorer le dispositif des pôles territoriaux et faciliter des possibilités de réintégration de l’enseignement spécialisé vers l’enseignement ordinaire. Les dispositifs d’orientation vers l’enseignement spécialisé doivent être changés pour maintenir dans l’enseignement ordinaire le plus grand nombre d’élèves via des aménagements raisonnables et éviter que l’enseignement spécialisé, en particulier le type 8, soit une filière de relégation.

17.3. Épauler les directions et les enseignant·es en renforçant le soutien et l’accompagnement durant les 5 premières années, et en permettant des modes de fin de carrières alternatifs.

Les défis relevés au quotidien par les équipes éducatives dans l’enseignement obligatoire sont considérables ; elles et ils méritent que la collectivité reconnaisse et soutienne le travail des directions et du corps enseignant dont le métier a sensiblement évolué ces dernières années. Nous voulons épauler leur travail et renforcer l’encadrement en luttant contre la pénurie, pour les aider à privilégier leurs missions pédagogiques.

Nous renforcerons le soutien des enseignantes et enseignants durant les 5 premières années de leur carrière, en aménageant la charge horaire et en renforçant l’accompagnement pédagogique. Nous mènerons une réforme des parcours d’entrée et de sortie dans la carrière d’enseignant·e, en permettant des modes de fin de carrière alternatifs aux enseignantes et enseignants expérimentés pour se tourner vers des missions d’accompagnement et de coordination pédagogique ou de remédiation.

Nous souhaitons garantir à chaque enseignant·e des conditions équitables de travail, quel que soit le réseau : nous garantirons un dispositif d’accompagnement minimal et harmoniserons les dispositifs statutaires entre les différents réseaux.

Nous voulons définir un barème tenant compte de la réforme de la formation initiale des enseignant·es.

Nous actualiserons les contenus dans la formation initiale pour préparer au mieux les candidates et candidats au monde de l’enseignement et lutter contre leur départ prématuré. Nous renforcerons la formation des jeunes enseignant·es aux enjeux de l’inclusion, de la lutte contre les violences scolaires. Nous harmoniserons les régimes de formation et soutiendrons la formation continue des enseignant·es dans l’enseignement artistique.

Nous revaloriserons la fonction de direction dans l’enseignement fondamental et dans l’enseignement artistique à horaire réduit (ESAHR) en augmentant l’attractivité barémique.

Dans le fondamental, nous engagerons des éducateurs et éducatrices comme dans le secondaire. En outre, chaque école aurait des logopèdes et des psychologues pour aider les enfants qui en ont besoin.

Nous renforcerons le cadre administratif dans l’enseignement fondamental et supprimerons les situations de direction avec charge de classe pour dégager du temps pour la coordination et l’accompagnement pédagogique des équipes. Le cadre administratif de l’ESAHR sera également renforcé.

Les éducatrices et éducateurs jouent un rôle central dans les écoles. Si leur rôle est prévu et encadré pour le secondaire, il n’est pour l’instant pas possible d’engager d’éducateurs et d’éducatrices en primaire. Nous encouragerons l’engagement d’éducateurs et d’éducatrices en primaire et veillerons à développer leurs missions de manière adaptée à cette tranche d’âge.

Nous poursuivrons la numérisation et la rationalisation des démarches administratives pour l’enseignement obligatoire et l’ESAHR.

Nous créerons un pôle de soutien et de conseil technique aux directions et aux pouvoirs organisateurs pour accompagner les projets dans des missions spécifiques (travaux de rénovation, marchés publics, …)

Nous ajusterons les modalités du décret « Titres & fonctions » pour renforcer l’attractivité des fonctions en pénurie critique, par la mise en place d’un barème temporaire durant les trois premières années de carrière lors d’une reconversion.

17.4. Ouvrir l’école sur son environnement et multiplier les projets interdisciplinaires.

Nous voulons que l’école, en plus d’être un vecteur de transmission de savoirs, de compétences et de culture, soit un espace où chacun·e puisse trouver des clés de compréhension du monde et les réponses face aux enjeux actuels.

Nous voulons remettre du sens dans les apprentissages en intégrant de nouveaux outils en matière de climat et d’environnement, d’identités, d’histoire, de droits et de discriminations dans la formation commune de l’après tronc commun, tant dans la filière qualifiante que dans la filière de transition.

Face à la complexité de ces enjeux, nous voulons encourager le décloisonnement et soutenir l’organisation de projets transversaux en dégageant des heures spécifiquement allouées à la coordination de projets interdisciplinaires.

Nous voulons également poursuivre la refonte de l’enseignement général de transition après le tronc commun, en orientant ses missions vers la solidarité, l’inclusivité et la citoyenneté démocratique et climatique.

Nous voulons renforcer les liens entre le secteur culturel et l’école consolidant encore davantage le cadre du parcours d’éducation culturelle et artistique (PECA).

Après avoir mis en place le PECA, nous voulons l’évaluer en partenariat avec les acteurs et actrices de la culture et de l’enseignement et améliorer le dispositif en simplifiant les démarches. Nous voulons valoriser davantage les professionel·les de l’ESAHR dans l’éveil à la culture pour élargir le champ des domaines proposés.

Pour enrichir les apprentissages, nous voulons ouvrir l’école sur son environnement et les acteurs et actrices qui l’entourent. Dans l’esprit du Pacte pour un Enseignement d’Excellence, nous souhaitons faciliter l’organisation de projets entre différents établissements, réseaux et formes d’enseignement, par le renforcement des instances bassins et les moyens alloués à la coordination de ces partenariats. Avec les associations, nous souhaitons reconnaître et renforcer des liens durables en offrant un cadre pluri-annuel de partenariats et de financements, ainsi qu’en allégeant la charge administrative des actrices et acteurs.

17.5. Repenser l’organisation des rythmes scolaires journaliers et hebdomadaires pour centrer l’école sur les besoins de l’enfant.

L’école doit s’organiser en fonction des rythmes chrono-biologiques et des besoins de l’enfant. Les rythmes de l’école sont encore déterminés trop loin des réalités des missions d’éducation et d’enseignement. Or, de nombreux travaux scientifiques attestent du décalage entre cette organisation et l’efficacité des apprentissages : celui-ci est l’une des sources de difficulté d’apprentissage des élèves et des inégalités profondes de notre système d’enseignement.

Dans la lignée du Pacte pour un Enseignement d’Excellence et pour prolonger la réforme du calendrier scolaire annuel, nous plaidons pour une réforme des rythmes scolaires journaliers et hebdomadaires en concertation avec l’ensemble des acteurs et actrices de terrain.

Nous souhaitons intégrer dans les temps scolaires – par exemple en milieu de journée – des moments d’ouverture pour toutes et tous au sport, à la culture, à l’éducation à l’environnement, à la démocratie et la citoyenneté, à la psychologie en concertation et en partenariat avec les services du secteur (Académies, Accueil temps libre, …), cela sans empiéter sur le volume des cours.

Nous souhaitons également créer du temps pour la remédiation et le soutien, ainsi que des moments de collaboration, de construction et de soutien pédagogique pour les enseignant·es.

Par ailleurs, nous évaluerons et harmoniserons les pratiques de travail à domicile dans l’enseignement obligatoire pour lutter contre les inégalités scolaires et s’assurer du respect total de la législation entourant les devoirs.

Pour mieux lutter contre les inégalités, nous souhaitons développer des dispositifs d’étude au sein de chaque école, et créer des alliances durables entre écoles et Écoles des Devoirs via les instances bassin.

17.6. Soutenir les expériences pédagogiques innovantes, tournées vers les enjeux actuels, et permettre au plus grand nombre d’y avoir accès.

Nous voulons donner aux actrices et acteurs de terrain les outils et les moyens pour faire vivre leur projet pédagogique et penser leur pratique face aux enjeux et publics changeants.

Pour cela, nous encadrerons de nouvelles possibilités d’aménagements de fin de carrière ou en cours de carrière (« professeur·es expérimenté·es ») pour consacrer des heures à la collaboration et coordination pédagogique, c’est le plan Tandem pensé par Ecolo.

L’épreuve externe certificative en fin de primaire (CEB) n’a plus de sens dans le cadre du tronc commun jusqu’à la 3e secondaire. Nous la supprimerons. Nous mènerons également une évaluation des autres dispositifs d’évaluations externes, afin de réduire la place qu’ils occupent dans le temps scolaire, de valoriser et de respecter au mieux les spécificités pédagogiques des écoles, ainsi que de réduire l’arbitraire des corrections.

Nous voulons faciliter et démocratiser l’accès aux projets pédagogiques innovants. Le cadre actuel crée une fracture sociale importante à l’entrée de ces établissements. Nous soutiendrons la création de pouvoirs organisateurs (notamment des PO mixtes enseignements libres/officiels) qui permettent de rendre les pédagogies innovantes accessibles au plus grand nombre et pérenniserons l’encadrement des projets existants.

Fort·es des enseignements des confinements successifs, nous adapterons la stratégie numérique dans l’enseignement pour un meilleur équilibre des apprentissages et de la vie privée. Nous privilégierions une stratégie d’éducation à l’outil numérique ainsi qu’une logique de prêt responsable et accessible de matériel plutôt que l’acquisition individuelle. Nous consoliderons le cadre pour la déconnexion entre l’école et le domicile pour les enseignant·es et les familles.

Notre enseignement continue à être marqué par un taux trop important de redoublement. Cette fausse solution aux difficultés d’apprentissage est inutile sur le plan pédagogique, renforce les inégalités scolaires et mine la confiance des élèves concerné·es en-eux et en-elles ainsi que dans le système scolaire. Nous évaluerons l’application des nouvelles règles relatives aux procédures de maintien dans le tronc commun et renforcerons le suivi des élèves en difficultés en cours d’année. Dans le degré supérieur de l’enseignement secondaire, un suivi rapproché et un programme spécifique seront proposés aux élèves pour rendre les redoublements exceptionnels.

17.7. Développer des outils pour mieux lutter contre le harcèlement et les violences à l’école.

De la maternelle jusqu’à l’enseignement secondaire, les apprentissages et l’éducation doivent s’organiser dans un climat apaisé qui garantit le bien-être de tou·tes. La prévention et la lutte contre les formes de violences et de harcèlements doivent être une priorité pour assurer un enseignement démocratique et émancipateur.

Autour de l’école gravitent une multitude de services et de soutiens satellites dont la coordination et les missions suscitent parfois de la confusion. Pour les élèves, les centres Psycho-Médico-Sociaux (PMS) jouent un rôle central. Nous ouvrirons le chantier relatif aux missions des PMS, afin que celles-ci correspondent aux nouvelles réalités et besoins des jeunes. Nous renforcerons les missions des centres PMS et leur articulation avec les PSE, les centres de Planning Familial et les associations de terrain, ainsi que les services de l’administration, en lien avec les instances bassins.

Nous voulons faire du climat scolaire une responsabilité collective qui implique l’ensemble des acteurs et actrices. Pour cela, nous développerons les outils de prévention et de lutte contre le harcèlement et les violences à disposition de toutes les écoles, en partenariat avec les professionel·les de terrain. Nous voulons que chaque établissement renforce le volet préventif et les modes de résolution des conflits à côté des volets disciplinaires existants. Nous voulons également promouvoir un enseignement basé sur la coopération et l’intelligence collective, en luttant contre la mise en concurrence des élèves.

Nous soutiendrons l’organisation de projets concrets destinés à renforcer les stratégies de prévention des violences et discriminations au sein de l’école, par exemple autour de l’enjeu de l’organisation et la cohabitation dans les espaces communs (couloirs, toilettes, cours de récréations).

Nous actualiserons le cadre réglementaire sur l’hygiène à l’école, tant pour ce qui concerne les toilettes, les vestiaires et la gestion de l’intimité dans l’école.

Nous mènerons une évaluation et un renforcement du dispositif d’équipes d’intervention mobile.

17.8. Soutenir un enseignement au service de la société en intégrant les grands enjeux écologiques dans les cursus scolaires et dans la formation des enseignantes et enseignants.

Nous voulons tourner l’enseignement vers les enjeux actuels : former des citoyens et citoyennes conscientes et critiques sur les questions du changements climatiques et des limites planétaires.

Nous intégrerons les questions relatives à l’environnement, la biodiversité et le climat de façon interdisciplinaire, tout au long de la scolarité, à travers les référentiels du tronc commun et ceux de l’après tronc commun, mais aussi à travers le soutien à des actions concrètes en faveur du climat, de la lutte contre les pollutions et de la restauration de la biodiversité.

Nous soutiendrons ces actions concrètes portées par les écoles, et d’autant plus si elles sont le fruit d’un processus porté par les élèves. En ce sens, chaque école qui le souhaite sera soutenue pour intégrer dans son projet pédagogique une ou plusieurs dimensions environnementales (zéro déchet, mobilité active et partagée, biodiversité à l’école…).

Nous accompagnerons les enseignantes et enseignants dans leur formation continue sur ces enjeux sans rogner sur les besoins en formation actuels, par exemple par l’élargissement de l’offre de formation par des liens organiques avec les universités et les associations du secteur (via des partenariats pluri-annuels). Nous faciliterons et soutiendrons l’organisation d’initiatives locales dans les écoles qui visibilisent ces enjeux.

Nous mènerons une étude sur l’impact climatique des voyages scolaires et soutiendrons des initiatives scolaires en lien avec les enjeux climatiques et environnementaux. Nous encouragerons les voyages scolaires qui valorisent les patrimoines culturel et naturel de nos régions.

Nous soutiendrons l’accès à une mobilité active et accessible pour les activités scolaires – en particulier pour les écoles en zone rurale.

Nous renforcerons le rôle des instances de participation au sein des écoles comme espaces d’action et d’apprentissage de l’expression démocratique sur les enjeux de société.

17.9. Garantir que chaque élève wallon·ne ait accès dans son cursus, comme c’est déjà le cas à Bruxelles, à un cours de l’une des autres langues nationales (néerlandais ou allemand, en fonction de la zone géographique).

La connaissance et l’apprentissage des autres langues nationales est en recul net en Wallonie, et les chiffres montrent que ce constat est visible, tant concernant le néerlandais que l’allemand. Ce constat doit nous interpeller.

La connaissance des autres langues nationales est pourtant pour les écologistes l’une des clefs pour faire société, multiplier les échanges culturels et également favoriser l’emploi. Il nous importe donc d’assurer à chaque élève la chance de mieux comprendre ses concitoyen·nes, et d’appréhender la riche diversité de notre pays. L’absence de volonté politique en la matière depuis de trop nombreuses années est dommageable et produit des effets délétères, aussi pour l’employabilité des Wallon·nes.

Nous nous positionnons donc pour que, au-delà des avancées du Pacte pour un enseignement d’excellence et la généralisation des cours de langues, chaque élève wallon·ne ait accès dans son cursus à un cours de l’une des autres langues nationales (néerlandais ou allemand), et ce en fonction de son lieu de vie.

Nous voulons par ailleurs renforcer les échanges linguistiques entre les écoles des réseaux francophones et des réseaux néerlandophones. Pour soutenir la création de classes en immersion y compris dans des filières de transition et professionnelles, nous mettrons en place un programme global touchant à la fois à la formation initiale et continue des enseignant·es, à la mise en réseaux des initiatives d’immersion, à la mise à disposition d’outils pédagogiques spécifiques et à l’intégration d’activités annexes telles que le PECA pour générer des apports plus ludiques à la pratique de langues nationales ou étrangères.

Nous veillerons également à ce que l’enseignement en immersion soit accessible à chaque élève, qu’un accompagnement soit prévu pour réaliser cela et éviter de renforcer le marché scolaire.

17.10. Combattre les dynamiques de marché scolaire et favoriser la coopération entre les écoles d’un même bassin de vie.

Les logiques de quasi-marché scolaire ont un effet délétère sur la qualité des apprentissages. Nous voulons mettre un frein aux dynamiques de mise en concurrence des établissements, et privilégier la coopération et la rencontre dans le secteur scolaire.

Dans l’esprit du Pacte pour un enseignement d’excellence, nous développerons à partir des instances bassins un échelon intermédiaire entre les établissements et la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui mettra en contact les implantations de tous les réseaux et les intervenant·es péri-scolaires ou du monde associatif de la zone bassin, pour construire des projets communs. Cet échelon aura pour vocation de faciliter les initiatives locales, coordonner l’action des prestataires d’une localité (PMS, PSE, Planing familial, associations,…) et leur rencontre avec les écoles. Parmi ses missions à définir avec les acteurs et actrices de terrain, cette instance sera chargée d’apporter une assistance et un conseil technique (sous la forme d’un secrétariat général) aux écoles de la zone. Elle facilitera l’information des acteurs et actrices sur les établissements et les services locaux. Elle pourra également coordonner l’application des directives du régulateur au plus près des réalités de la zone, en concertation avec les chef·fes d’établissements représentés, et développer des initiatives en vue de renforcer la mixité sociale dans les écoles. Elle permettra enfin de coordonner la rencontre entre les institutions scolaires et les services impliqués dans la réforme des rythmes journaliers et hebdomadaires (des secteurs culturel, sportif, de citoyenneté, de remédiation et d’école des devoirs).

17.11. Rendre l’école plus démocratique et inclusive afin qu’elle rencontre la diversité des publics scolaires, notamment en harmonisant les modes de communication entre l’école et les parents ainsi qu’en réduisant la taille des classes en priorité dans l’enseignement à encadrement différencié.

L’école reste marquée par de profondes inégalités entre élèves d’origines socio-économique et socio-culturelle différentes. Cette situation touche les élèves au premier chef, mais également les parents qui maîtrisent parfois difficilement les attentes et la culture de l’école. Nous souhaitons démocratiser les codes scolaires pour corriger les biais et les angles morts qui ne garantissent pas une réelle égalité des chances sur les bancs de l’école. En particulier, en harmonisant les modes de communication entre l’école et les parents, surtout à l’arrivée dans un nouvel établissement. Cette étape peut effectivement être un changement important en termes d’attentes et de culture scolaire et il convient de soutenir une communication fluide et compréhensible entre l’école et les parents sur ces points.

Nous veillerons à l’accompagnement de tous les parents et en particulier des parents vulnérables, en situation de précarité, étranger·es, non alphabétisé·es et en situation de handicap (mental, sensoriel, moteur), en construisant des partenariats durables avec le monde associatif.

La surpopulation de certaines classes rend les conditions d’apprentissage et d’enseignement particulièrement difficiles qui ne garantissent pas à toutes et tous les mêmes chances. Nous voulons réduire les normes en matière de taille des classes prioritairement dans l’enseignement à encadrement différencié pour garantir un suivi plus efficace des élèves. Cela sera complété par un accompagnement dans l’actualisation des pratiques pédagogiques.

La formation initiale et continue des métiers de l’enseignement est un levier majeur pour lutter contre certaines inégalités : nous apporterons une attention particulière à la sensibilisation des professionnel·les de l’éducation durant leur formation à la question de la diversité socio-économique et socio-culturelle.

Nous renforcerons les dispositifs de la formation à l’inclusivité et la sensibilisation aux troubles de l’apprentissage et aux handicaps.

Enfin, nous organiserons un Plan Lecture conjointement avec les professionnel·les de l’éducation et le monde associatif. Compétence transversale, la lecture est déterminante dans l’acquisition des compétences et des savoirs durant le parcours scolaire, en plus d’être un facteur de créativité, une source de divertissement et de plaisir. Nous soutiendrons la formation des enseignantes et enseignants dès la maternelle pour encourager la manipulation puis la lecture dès le plus jeune âge.

17.12. Renforcer la participation démocratique au sein de l’école, notamment en évaluant les conseils de participation et en y renforçant la présence des élèves et les liens avec l’associatif.

L’école est un espace de construction et de pratique quotidienne de la citoyenneté et de la démocratie, dans le chef des élèves mais également de tou·tes les professionnel·les de l’éducation qui la fréquentent. Nous souhaitons évaluer et renforcer les dispositifs de participation et de gouvernance démocratiques au sein de l’école.

Nous mènerons une évaluation du fonctionnement des organes de concertation locale (principalement le conseil de participation) ; nous renforcerons le lien entre ces organes et l’environnement associatif et péri-scolaire (PMS, PSE, Ecole des Devoirs) des écoles, via les instances bassins constituées. Nous renforcerons et faciliterons la présence de représentant·es d’élèves dans ces instances.

Nous renforcerons le panel de dispositifs permettant d’impliquer les actrices et acteurs scolaires dans le maintien d’un climat propice aux apprentissages : lutte contre le harcèlement et les violences, médiation par les pairs, projets concrets d’organisation des espaces (dont les cours de récréation). Nous renforcerons l’offre de formation inter-réseaux sur l’intégration de ces dispositifs dans les écoles.

Nous voulons que l’école soit le tremplin vers une société démocratique. Les règlements scolaires doivent outiller les jeunes pour s’approprier des normes proportionnées, concertées et adossées à des sanctions porteuses de sens. Les exclusions définitives doivent être strictement balisées. Nous refuserons l’usage du travail scolaire comme outil disciplinaire, de même que nous rejetons les punitions collectives.

Nous soutiendrons la rencontre entre les acteurs et actrices de l’école et les familles en dehors des moments d’évaluation ou de rencontres disciplinaires, pour renforcer les liens et la confiance.

Nous généraliserons les cours d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté à toutes les écoles, peu importe leur réseau.

Nous construirons un parcours d’éducation à la citoyenneté dans les référentiels de l’après tronc-commun, dans l’enseignement de transition et dans le qualifiant, et la construction de partenariats durables avec le secteur associatif (par la création d’un plan pluriannuel de partenariats associations-écoles).

17.13. Faire de l’alimentation saine et durable un enjeu majeur des apprentissages et des pratiques de l’enseignement, en élargissant les dispositifs de gratuité des cantines.

Nous élargirons les dispositifs de gratuité des cantines ou à prix abordables pour faire de l’accès à une alimentation équilibrée, durable et locale dans l’enseignement obligatoire un enjeu central.

Nous établirons un pôle de conseillers facilitateurs et de conseillères facilitatrices au sein de chaque bassin qui permettra le soutien technique aux projets des écoles en matière d’alimentation durable, le partage d’expérience et d’information entre écoles d’un même bassin.

Nous soutiendrons les initiatives et projets en matière d’alimentation durable et de rapprochement entre les écoles, les productrices et producteurs.

Nous généraliserons les fontaines à eau et interdirons les distributeurs de sodas et de junk food  dans tous les établissements.

17.14. Améliorer le cadre de vie scolaire par le renforcement de la durabilité et de l’inclusivité des écoles, en poursuivant l’effort de rénovation des bâtiments scolaires et de verdurisation des cours de récréation, ainsi qu’en pérennisant les bonnes pratiques en matière de prévention et d’hygiène.

Nous mènerons un chantier de restauration et de remplacement du mobilier scolaire en partenariat avec les pouvoirs organisateurs.Nous poursuivrons l’investissement dans un plan vert de rénovation des bâtiments scolaires.

Nous renforcerons les exigences en matière d’inclusivité pour les élèves et enseignant·es en situation de handicap, et intégrerons l’adaptation des bâtiments scolaires aux exigences du travail collaboratif. Nous accompagnerons la cohabitation de ces chantiers avec l’activité des écoles en facilitant la rencontre avec les élèves dans une démarche pédagogique, en particulier dans le qualifiant.

Nous intensifierons les efforts de verdurisation des cours de récréation, la mise en place de zones d’ombre et poursuivrons la mise à disposition d’eau potable pour prémunir les écoles contre les vagues de chaleur. Nous pérenniserons les bonnes pratiques acquises en matière de prévention et d’hygiène.

Nous soutiendrons les initiatives de sensibilisation et leur appropriation par les écoles, relatives à la qualité du milieu de vie : pollution de l’air, bruit à l’école, ventilation, hygiène des mains, etc.

Nous mettrons un point d’attention particulier sur la rénovation des toilettes pour que les enfants aient accès à un lieu propre, sain et en bon état et soutiendrons la mise à disposition gratuite de protections périodiques dans toutes les écoles secondaires.