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Un an pour la coalition Bleu pétrole MR-Engagés : La Wallonie n’est pas à la fête et c’est un euphémisme : c’est la grande régression !

Publié le 10 juillet 2025
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Les derniers jours ont été proprement désastreux pour le Gouvernement wallon MR-Engagés en matière de gouvernance publique. Mais à l’occasion de ce 1er anniversaire, il faut dresser un bilan plus large et un même constat s’impose : qu’il s’agisse de climat, de nature et de transition écologique, qu’il s’agisse de logement, de solidarités et d’emploi, autant qu’en matière de gouvernance publique, c’est la grande régression !

Mensonge et dissimulation. Auto-promotion et népotisme. Conflit d’intérêts. En quelques jours, le Gouvernement MR-Engagés a donné à voir toute la mesure de la la gouvernance qu’il entend mettre en œuvre en Wallonie et qui est totalement contraire à l’intérêt général.

C’est tout d’abord la Ministre en charge de la Fonction publique qui a renvoyé sa propre responsabilité vers l’administration de façon infondée, qui a menti au Parlement, qui a ensuite tenté de le dissimuler, pour finir par faire semblant de rien !

C’est ensuite le président du MR qui entreprend des pratiques d’autopromotion personnelle et de népotisme tout à fait invraisemblables, jusqu’à l’écoeurement !

En ne prenant aucune distance avec ces façons de faire, le Gouvernement cautionne en fait une nouvelle normalité qui abîme la Wallonie et que nous ne pouvons pas accepter.

Ceci illustre aussi le danger majeur que représente le démantèlement en cours du certificat de management public (CMP) pour l’accès aux fonctions à responsabilité dans la haute administration, CMP qui constitue un garde-fou essentiel en matière de vérification des compétences in tempore non suspecto, particulièrement précieux lorsqu’il faut faire face à un pouvoir égocentré. C’est le retour de la république des copains … et des petites copines.

Dans ce registre, il faut encore ajouter la désignation récente d’un élu communal et surtout président d’intercommunale à la tête de la tutelle des Pouvoirs locaux ou la création de postes excédentaires au sein du comité de direction de Wallonie entreprendre (WE) (ou même, d’une certaine manière, au sein du Bureau du Parlement de Wallonie).

Temporisation au mieux, sabotage au pire. C’est aussi la grande régression pour la transition écologique.

La politique climatique est devenue tout à fait accessoire dans la feuille de route de la coalition Bleu pétrole.

Ainsi, le Plan Air Climat Energie a été mis au frigo pendant longtemps, avant d’en sortir avec une prétendue priorisation. Sans chiffre, sans calendrier et sans moyens.

Le Plan social climat qui doit accompagner la mise en œuvre de la taxe carbone européenne est à ce stade réduit à 5 mesurettes et est donc tout à fait insuffisant par rapport à l’enjeu.

Le Gouvernement a organisé le chaos dans sa gestion des primes à la rénovation et laisse l’avenir dans l’incertitude, autant que le calendrier d’obligation de rénovation, mettant le secteur en grande difficulté avec une chute drastique de ses carnets de commande.

La politique de mobilité coupe aussi dans les politiques alternatives à l’automobile individuelle, en diminuant les moyens pour le développement de l’offre de transport en commun, en stoppant une série d’investissements, qu’il s’agisse du tram de Liège ou des bus à haut niveau de service, ou en baissant considérablement les ambitions en matière d’aménagements cyclables et piétons.

Le Gouvernement a par contre finalement heureusement confirmé les objectifs 2030 en matière de réduction du nombre de victimes de la route, qu’il avait dans un premier temps abandonnés.

La politique de la nature fait l’objet du même désinvestissement, avec une coupe des moyens budgétaires à 55 %, une mise à l’arrêt d’une série de projets structurants et un affaiblissement des politiques du DNF, des communes et des associations. La ruralité est également mise à la diète.

La mise sur pied d’une consigne sur les canettes a été enterrée par la Déclaration de politique régionale, en dépit des propos fort engagés pendant la campagne électorale.

Enfin, il n’y a pas plus de vision structurée en matière d’adaptation climatique. Le schéma Vesdre prend la poussière sur une armoire, le Labovesdre reste dans les limbes et le Gouvernement n’entend pas permettre qu’une société de logement public puisse utiliser les subsides promérités pour construire des nouveaux logements ailleurs qu’en zone inondée !

Cadeaux pour les plus aisés. Mise à mal de plusieurs politiques de solidarité. Définancement des communes et des associations. C’est également la grande régression pour la justice sociale et l’emploi.

Le Gouvernement a mis en œuvre une réforme de la fiscalité immobilière bâclée, dogmatique et très coûteuse. Mal calibrée et conduite sans aucune évaluation préalable, elle a pour effet, notamment, d’augmenter les injustices et de faire monter les prix. Contre toute logique, elle ne contient par ailleurs aucun lien avec les enjeux d’isolation et rénovation énergétique.

En parallèle, le Gouvernement a fortement diminué les moyens investis dans la création de logements publics et a même mis à mal le financement des relais sociaux et des organisations actives dans l’aide aux personnes sans-abris.

De même, il veut casser une série d’outils dans l’insertion socio-professionnelle et menace même les cellules de reconversion en dépit de leurs résultats positifs. Pendant ce temps-là, les orientations de la politique économique restent peu perceptibles, hors les accents opportunistes mis sur tel ou tel secteur porté par la conjoncture internationale… En particulier, la grille de critères de responsabilité sociale et environnementale établie par WE a été reléguée à la périphérie de son processus de décision.

A côté de cela, la coalition Bleu pétrole a fortement définancé les communes, à concurrence de 450 millions € pour la législature. De même, les associations passent également à l’essoreuse, avec des réductions drastiques en particulier dans les secteurs de la solidarité et de la transition écologique.

Le dialogue social au niveau wallon est quant à lui en état de quasi mort clinique.

Le Gouvernement tente de justifier ses choix budgétaires au nom de la dette et d’une « situation à la Grecque », mais le même Gouvernement … augmente le déficit ! Le déficit 2025 est en effet supérieur au déficit 2024 d’une septantaine de millions €, sans compter quelques chipotages dans la présentation et sans compter l’appauvrissement de la Wallonie que MR et Engagés laissent passer au sein du Gouvernement Arizona avec les nationalistes flamands. Bref, ce n’est pas sérieux.

Enfin, le Gouvernement se prévaut souvent du mandat clair reçu des électeurs et électrices pour conduire sa politique de grande régression. Cette affirmation est incorrecte puisque ces choix constituent pour une large part le contraire du programme des Engagés et même parfois du MR ! Cette grande régression devient alors le résultat d’une supercherie. Les Wallonnes et les Wallons n’ont pas voté pour ça !

Stéphane Hazée

Bénédicte Linard

Céline Tellier

Veronica Cremasco

Freddy Mockel

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