Hier soir, en plénière, les députés fédéraux ont mis en place la commission d’enquête sur les abus sexuels au sein de l’Église. Cette commission pourra donc entamer ses travaux dès la semaine prochaine. Pour les écologistes, il est primordial que toute la lumière soit faite sur cette affaire, que les victimes puissent être entendues et que l’Église prenne ses responsabilités et les mesures nécessaires.

La mise en place de cette commission d’enquête fait notamment suite à la diffusion du documentaire “Godvergeten” de la VRT. Elle aura notamment pour mission d’examiner les procédures de reconnaissance des victimes et le traitement de leurs plaintes, suite aux abus sexuels commis tant au sein qu’en dehors de l’Église (traitement par l’Église, la police et la justice, avec les autorités étrangères également). Elle devra également enquêter sur les circonstances et éventuels dysfonctionnements de l’enquête judiciaire nommée “Opération Calice”, en collaboration étroite avec le Conseil Supérieur de la Justice (suite à la décision de celui-ci d’entamer une enquête à ce sujet). La commission d’enquête procédera également à l’examen des actions entreprises par l’Église suite aux recommandations de la commission spéciale relative au traitement des faits de pédophilie au sein de l’Église (2010). Avec l’examen des possibilités pour responsabiliser l’Église et les organisations religieuses, notamment sur le plan financier, pour les faits avérés d’abus sexuels commis en leur sein.

“La lutte contre les violences sexuelles fait partie de mes priorités politiques avec, durant cette législature, la création de 13 centres de prises en charge de violences sexuelles et l’inscription de l’absence de consentement comme fondement du viol dans le code pénal. Il me tient à coeur de mettre un terme à ces abus et de prendre soin des victimes, tant au sein de l’Église qu’en dehors. Avec un accompagnement individuel adéquat mais aussi en reconnaissant, en tant que société, les souffrances de chaque victime. J’y mettrai toute mon énergie”, explique Sarah Schlitz, députée fédérale Ecolo et membre de la commission d’enquête.

“Il est primordial d’entendre la douleur des victimes. Et de comprendre comment ces abus ont pu être commis et cachés malgré leur nombre effrayant. Pourquoi l’opération Calice traîne-t-elle en longueur? Comment l’Église prend-elle la mesure de sa responsabilité institutionnelle au vu de l’ampleur des abus en son sein? Notre souhait est de faire toute la lumière, sans empiéter sur l’instruction en cours. Les conclusions et recommandations de cette commission sont attendues par les victimes directes, mais aussi par la population choquée par ces révélations”, ajoute Olivier Vajda, député fédéral Ecolo et membre de la commission d’enquête.