Loi-programme d’exclusion du chômage : pour Ecolo, la coalition MR – Engagés met à mal les intérêts des Wallonnes et des Wallons

La dignité humaine, la solidarité, le respect de chaque parcours de vie, ce sont les valeurs qui guident Ecolo. Et ce sont ces valeurs que le MR et Les Engagés hypothèquent avec leur projet d’exclusion massive du chômage.
Ce mercredi, le Parlement de Wallonie a rejeté la motion en conflit d’intérêt introduite par Écolo. Cette motion visait à suspendre la réforme fédérale d’exclusion du chômage portée par le Gouvernement Arizona (MR, Les Engagés, Open VLD, CD&V).
En refusant de se donner du temps pour ouvrir un réel dialogue et obtenir clarté et garanties, le MR et Les Engagés ont choisi de ne pas protéger les intérêts de la Wallonie particulièrement mis à mal par la réforme d’exclusion du chômage décidée par le Gouvernement fédéral. Des milliers de personnes vont perdre leur droit au chômage sans solution de remplacement et les conséquences de la réforme pour des milliers de personnes restent aujourd’hui dans le plus grand brouillard. Derrière ce vote, ce sont des parents solos, des jeunes sans emploi, des personnes de plus de 55 ans, des personnes en situation de handicap, bon nombre des personnes exclues qui risquent de se retrouver, du jour au lendemain, parfois sans revenu, et noyées dans un flot, sans accompagnement ni perspective.
Ce sont ces familles à bout que les travailleuses sociales, les agents des CPAS, vont voir affluer, en ayant des difficultés pour leur tendre la main, car cette réforme ne prévoit pas à ce stade de façon concrète les moyen supplémentaires pour faire face.
Stéphane Hazée, chef de groupe Écolo : avec 43 % des exclus pour 32 % de la population, c’est en Wallonie que cette réforme frappe plus fort qu’ailleurs. Et le Gouvernement wallon le sait. Et pourtant, on avance brutalement, sans concertation, et surtout sans jamais définir comment les CPAS vont pouvoir faire face à l’arrivée de nouveaux publics en difficulté ni comment les personnes concernées seront accompagnées. Ce n’est pas une question technique. C’est une question de dignité, de respect pour celles et ceux qui risquent de se retrouver seuls face à un mur. Dans l’état actuel des choses, continuer sans régler ces questions est profondément irresponsable. »
Une réforme imposée, un dialogue refusé
Cette réforme de l’assurance chômage a été décidée dogmatiquement, pour punir, sans consulter celles et ceux qui, sur le terrain, devront vivre et en gérer les conséquences. Elle touche pourtant des compétences essentielles des Régions pour lutter contre le chômage et la pauvreté : la formation, l’insertion professionnelle, l’accompagnement social, les CPAS.
Bénédicte Linard, députée Écolo : « C’est une réforme punitive, aveugle au fait que derrière les chiffres, il y a des vies. Des femmes, qui pourtant travaillent sous statut ALE et qui accueillent les enfants matin, midi et soir dans les écoles, des ouvriers qui ont trimé toute leur vie mais dont les muscles ne suivent plus, des jeunes qui ont décroché de l’école mais qui se sont remis dans des processus de formation ou des études pour retourner vers l’emploi. Et face à ça, le Gouvernement choisit d’exclure plutôt que de soutenir. C’est brutal, injuste et inefficace. Toutes les études le montrent : il faut accompagner les chercheuses et chercheurs d’emploi ! Couper les droits ne crée pas d’emploi, surtout là où il n’y en a pas. Ce n’est pas une solution, c’est un transfert de responsabilité sur les plus fragiles. »