Ecolo veut une Europe qui défende les droits humains aux frontières
Le statu quo en matière d’asile et de migration n’est plus tenable. Les écologistes appellent la secrétaire d’Etat Nicole De Moor à défendre auprès de ses partenaires européens un Pacte sur les migrations protecteur des droits humains aux frontières. La position des ministres du Conseil Justice et Affaires intérieures adoptée la semaine dernière est insatisfaisante aux yeux des écologistes. Pour Ecolo, la secrétaire d’Etat Nicole De Moor doit aller plus loin et doit défendre des solutions urgentes pour que les droits des migrants soient enfin respectés. L’étape suivante pour ce Pacte européen est la négociation entre États-membres au Conseil et le Parlement européen. Pour Ecolo, la Belgique peut encore défendre la solidarité, le partage des responsabilités et le respect de la dignité humaine à cette occasion.
Les États membres de l’Union européenne viennent de s’accorder sur une partie du Pacte Asile et migration : il s’agit des règles relatives aux mécanismes de solidarité à mettre en place entre États membres afin que les pays dits de première entrée ne soient plus seuls à “gérer” les personnes arrivant sur le sol européen.
Que prévoit cet accord?
- La possibilité de détenir une personne pour six mois à la frontière
- Une solidarité flexible, qui pourra prendre la forme de relocalisation ou du versement à un fonds européen de 20.000 € par demandeur d’asile si un État ne veut pas l’accueillir
Pour les co-présidents d’Ecolo, Jean-Marc Nollet et Rajae Maouane, cet accord était l’occasion de mettre en place un système de solidarité obligatoire entre les États membres de l’Union européenne ainsi qu’une répartition équitable des arrivants entre les États membres. Une occasion manquée.
Un pacte Asile et migration décevant
L’accord se concentre particulièrement sur la détention aux frontières extérieures.
Il ne protège pas suffisamment le droit des mineurs, âgés de moins de 18 ans. Limiter la protection aux enfants de moins de 12 ans seulement est inacceptable.
Et il ne modifie pas le règlement de Dublin qui fixe comme critère d’accueil, le pays de première entrée. Ce règlement montre pourtant aujourd’hui toutes ses limites et ne permet pas une gestion juste et digne des demandeurs d’asile.
Pour Jean-Marc Nollet et Rajae Maouane : “Nous ne pouvons accepter une multiplication des infrastructures de détention aux frontières de l’Europe. Il s’agirait d’un véritable recul dans les valeurs que défend l’Europe.”
Pas de recul des valeurs de droit et d’accueil face à l’extrême-droite
Face aux tenants d’une Europe forteresse, Ecolo compte sur la secrétaire d’État Nicole de Moor pour défendre les solutions promises pour les migrants.
“La position du Parlement européen est d’offrir plus de garanties en termes de droits fondamentaux et de solidarité que ce que nos gouvernements souhaiteraient. Nous espérons encore pouvoir aménager le texte qui est sur la table. Il est hors de question de nous plier aux exigences de l’extrême-droite européenne.”
La Belgique et les états membres doivent maintenant négocier avec le Parlement européen. Le chemin sera donc encore long et nous nous battrons pour qu’au final les nouvelles règles amènent des évolutions positives pour les personnes concernées.