COP30 : Ecolo engage la Belgique et l’Union européenne à faire preuve de plus d’ambition face à un accord en demi-teinte
La COP30 de Belém a finalement adopté un accord prévoyant de tripler le financement international pour l’adaptation au climat d’ici 2035. Mais 10 ans après l’accord de Paris, le texte manque toutefois d’une feuille de route précise pour l’élimination des énergies fossiles, déplorent Saskia Bricmont, députée européenne, Céline Tellier, députée wallonne et Alain Maron, Ministre bruxellois (Ecolo).
La COP30 aurait pu être celle de l’élimination progressive des combustibles fossiles. Malheureusement, les gouvernements saoudien, indien et autres producteurs d’énergies fossiles ont freiné le reste du monde qui souhaitait avancer.
“Nos attentes étaient claires : une ambition climatique revue à la hausse, afin de suivre les recommandations des scientifiques, un soutien concret aux pays déjà touchés par les effets du dérèglement climatique, et des engagements clairs pour sortir du pétrole et du gaz, avec des moyens pour une transition énergétique juste”, rappelle la députée européenne Saskia Bricmont. “Malheureusement, le compte n’y est pas. L’engagement mondial en faveur de l’élimination progressive des combustibles fossiles reste ambigu et nécessitera d’autres travaux. Cette victoire des lobbies des énergies fossiles est absolument déplorable, alors que les effets du dérèglement climatique sont chaque jour plus catastrophiques pour les citoyens, l’environnement et les budgets nationaux. L’Union européenne s’est réveillée trop tard et a perdu une crédibilité qu’il est grand temps de retrouver.”
Les dirigeants européens et belges doivent désormais prendre leurs responsabilités, alors que nous sommes toujours sur la voie d’une hausse des températures supérieure à 1,5 °C, qui aura des conséquences désastreuses (davantage d’inondations, d’incendies, de sécheresses…), préviennent les élus Ecolo. Alors que les discussions sur l’élimination progressive des combustibles fossiles se poursuivront désormais dans le cadre d’un dialogue international approfondi, avec un rendez-vous fixé en Colombie dès 2026, ils appellent l’UE et la Belgique à se montrer ambitieuses afin de concrétiser cette sortie indispensable. Les entreprises, les citoyennes et citoyens ainsi que les autorités publiques ont un besoin vital d’un cap clair et net. Un tel cap est en effet indispensable pour orienter nos réglementations publiques, ainsi que les indispensables politiques d’accompagnement et soutien.
Côté pile, on retiendra le triplement du financement international pour l’adaptation au changement climatique. Et, à défaut d’avoir abouti à la COP, l’engagement du Brésil de lancer une prochaine feuille de route sur la sortie des énergies fossiles, ainsi qu’une seconde contre la déforestation, pour les pays volontaires.
“Même si l’on peut se réjouir, en ces temps troublés, que les pays du monde aient réussi à aboutir à un accord, celui-ci reste insuffisant. Il souligne aussi à quel point il importe que nos gouvernements régionaux, fédéral et l’UE soient plus volontaires face au défi climatique et viennent compléter l’action internationale, souligne Céline Tellier, députée wallonne. “Alors que nos concitoyens ont besoin de soutien pour faire de la transition une réalité, les gouvernements Arizona et wallon (MR-Engagés) ont actuellement choisi de reculer, en mettant la rénovation des logements à l’arrêt (baisse de 60% des primes énergie), en reportant la fin des chaudières à mazout dans les nouvelles constructions, et en diminuant les budgets consacrés aux transports publics ou au vélo.”
Les élus insistent donc sur l’urgence de soutenir financièrement les citoyens et entreprises, acteurs de la transition. “
“Pour ce faire, l’un des importants dossiers des prochains mois sera la mise en œuvre du Plan social climat afin d’accompagner les citoyens et micro-entreprises plus vulnérables, estime Alain Maron, Ministre bruxellois. “La transition doit être juste: il n’y a qu’ainsi qu’elle sera socialement acceptable, équitable et bénéfique pour tout le monde. Le rôle des gouvernements est d’aider les citoyens et entreprises à sortir de notre dépendance collective aux énergies fossiles, qui sont aussi synonymes de factures élevées, pour le portefeuille comme pour la planète.”, conclut Alain Maron.