Conclave budgétaire FWB : une majorité MR-Engagés qui détruit et s’en prend à celles et ceux qui tiennent la société debout

Les annonces du Gouvernement MR–Engagés sur le budget 2026 de la Fédération Wallonie-Bruxelles sont effroyables et glaçantes : cette majorité MR-Engagés s’attaque à tout ce qui “fait société” : l’école, la jeunesse, le monde associatif, le sport, la culture, l’enseignement supérieur, la recherche, les médias, la petite enfance, … Ces décisions mettent en danger des projets et des initiatives ancrés dans la vie quotidienne. Associations, services de proximité : plusieurs d’entre eux ne survivront pas, privant des milliers de personnes d’un soutien essentiel.
Cette majorité piétine encore toute concertation avec les acteurs de terrain et méprise des cadres légaux existants, pour mettre à mal profondément les secteurs qui font la richesse et la vitalité démocratique de notre Fédération Wallonie-Bruxelles. Ils attaquent le “vivre ensemble”. Derrière les mots de prétendu “réalisme budgétaire” et de “solidarité gouvernementale”, se cache une politique de démantèlement silencieux des droits acquis et des subventions aux secteurs associatifs et de la jeunesse.
Des choix de court terme
La situation budgétaire de la Fédération est inquiétante. Cette situation appelle donc à des réponses réfléchies et mesurées sur le long terme, pas à des choix court-termistes, idéologiques et paradoxalement très coûteux, comme le fait ce Gouvernement. La majorité fait le choix de déployer son projet de “CDI enseignant”, malgré son coût exorbitant (estimé à terme à 500 millions €), et de mettre fin anticipativement au tronc commun, ce qui aggrave de 44 millions € la situation budgétaire. A côté de cette mesure, le Gouvernement annonce la fin de la valorisation du Master (barème 501) : un recul pour l’attractivité du métier, alors même qu’il manque des profs dans nos écoles. Quant au nombre de périodes à charge des enseignants, le Gouvernement modifie les règles de façon aveugle et unilatérale, alors que les enseignantes et enseignants attendent depuis longtemps une objectivation de la charge réelle prestée.
Dans l’enseignement supérieur, aucune mesure nouvelle n’est annoncée pour lutter contre la précarité étudiante, ni pour renforcer les subsides sociaux, ni pour renforcer la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS). Par contre, le Gouvernement prévoit une augmentation vertigineuse du minerval pour une majorité des étudiantes et étudiants, bien au-delà des ménages aux revenus les plus élevés, de sorte que l’accès à l’enseignement supérieur pour les enfants de la classe moyenne n’en sortira pas indemne. Enfin, la recherche perd encore 1,5 million € de moyens alors qu’elle constitue un levier d’innovation et d’avenir.
Les enfants comme premières victimes
La suppression des dispositifs “gratuité des fournitures scolaires” et “repas gratuits” constitue un recul sans précédent en termes de protection des enfants plus vulnérables et du strict respect de nos obligations constitutionnelles et internationales. Ce sont les familles qui en payeront le prix. Le renoncement au financement de la réforme “MILAC” (pourtant initiée à l’époque par une ministre Les Engagées), c’est à dire à un taux d’encadrement de 1,5 ETP pour 7 enfants, est un autre exemple d’économie de très court terme, aux dépens de l’attractivité du métier, de la qualité de l’accueil, et des 1000 premiers jours de nos enfants, pourtant cruciaux. Le renforcement des moyens dévolus aux CPMS est ici la seule bonne nouvelle.
Jeunesse, associations et culture : un coup de massue pour le tissu social
La non-indexation et le moratoire annoncés en culture et jeunesse doivent nous apparaître comme ce qu’ils sont : une attaque en règle envers des secteurs cruciaux déjà fragilisés alors même que leurs dépenses continueront à augmenter avec l’inflation. De la même manière, les restrictions amenées aux détachements pédagogiques vont déstructurer complètement des secteurs qui en dépendent pour fonctionner.
MR et Engagés attaquent le monde associatif et le secteur de la jeunesse comme jamais : suppression des subventions, d’appels à projets, réduction de la déductibilité fiscale aux œuvres caritatives (au niveau fédéral), sans compter l’impact sur l’emploi via la réforme des points APE (au niveau wallon). Des associations qui souffraient déjà vont disparaître et mourir.
Attaque contre la solidarité
Le conclave de cette majorité MR-Engagés marque un nouveau tournant austéritaire d’une brutalité inédite. Nous le disons clairement : la rigueur budgétaire ne peut pas devenir une arme contre la solidarité. Nous refusons que la rigueur budgétaire devienne synonyme de repli social, de fragilisation des écoles et de désertification associative.
Pour Hajib El Hajjaji, député Ecolo, “La Fédération Wallonie-Bruxelles est en difficulté, personne ne le nie. Mais la réponse à cette situation doit être collective, équitable et tournée vers l’avenir, pas punitive. Et c’est pour cela que nous continuerons à nous battre, aux côtés des enseignants, des parents, des associations, des jeunes et de toutes celles et ceux qui font vivre notre démocratie au quotidien.”
Face à une majorité qui démantèle pas à pas les fondations de notre modèle social, Ecolo défend une autre voie : celle du dialogue, de l’investissement dans les solidarités et d’un budget au service de l’avenir commun. Des solutions existent pourtant : revoir les dépenses inefficaces comme le faux CDI-E ou les réformes fiscales injustes en Wallonie, investir dans le soutien scolaire pour réduire le redoublement, refinancer les aides sociales étudiantes, et engager une concertation réelle avec les acteurs de terrain. C’est ce cap que nous défendons.