Budget 2026 : le Gouvernement continue à faire mal aux Wallonnes et aux Wallons

Le Gouvernement vient de présenter un nouveau budget d’austérité sans aucune perspective d’avenir pour la Wallonie et ses citoyennes et ses citoyens. Après l’offensive sans nom portée il y a quelques jours contre les politiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles, MR et Engagés portent à présent un nouveau coup de sabre idéologique contre la santé et l’environnement, l’emploi, le secteur associatif, le bien-être et l’avenir. Le quotidien des Wallonnes et des Wallons en sera à nouveau profondément affecté.
Ce budget confirme que les enjeux écologiques ont disparu des priorités gouvernementales. C’est une nouvelle fois plus qu’inquiétant. Il n’y a pas un mot pour relancer la politique d’isolation et de rénovation que le Gouvernement a lui-même mise à l’arrêt depuis février dernier. Pas un mot non plus pour la mobilité, les transports en commun ou les modes actifs. Pas un mot pour l’adaptation climatique et la résilience du territoire. Pas un mot pour préserver la santé publique face aux dangers des pesticides et autres substances toxiques.
En matière de nature, MR et Engagés se limitent à resservir l’aumône de 5 millions d’euros accordée à l’ajustement pour compenser la coupe de 18 millions d’euros décidée l’an dernier. Derrière toutes ces absences, ce sont le bien-être, la santé et l’avenir qui sont hypothéqués, mais ce sont aussi les portefeuilles des Wallonnes et des Wallons qui seront mis à mal.
A côté de cela, derrière un prétendu « recentrage » des missions de l’AVIQ et une réduction de plusieurs dizaines de millions d’euros, le Gouvernement s’attaque également aux politiques de l’aide aux personnes (santé, aînés, jeunes et familles). Une xième étude sur l’allongement de la durée de vie et la garantie d’autonomie ne suffira pas à masquer ces reculs.
À l’heure où MR et Engagés programment l’exclusion des allocations de chômage pour 85 000 personnes, les diminutions drastiques visant les outils d’aide à l’emploi, d’insertion et de formation apparaissent totalement incohérentes, d’autant plus qu’elles ignorent le choc social auquel devront faire face les CPAS. Si le renforcement des moyens pour la lutte contre la pauvreté est évidemment bienvenu, il apparaît tout à fait insuffisant par rapport aux effets des politiques mises en œuvre par les Gouvernements MR-Engagés et à la précarisation qu’elles génèrent.
Le Gouvernement prolonge et amplifie aussi les coupes déjà opérées dans les pouvoirs locaux et dans le secteur associatif et non marchand, pourtant pourvoyeurs d’emplois et producteurs de cohésion sociale. Alors qu’il annonçait une plus grande prévisibilité, la gestion des subventions en 2025 (-60 millions d’euros) s’est transformée en fiasco : de nombreuses associations ont été fragilisées, et des emplois ont disparu dans le silence. Quant au définancement des villes et communes, il conduit à une surenchère de taxes locales, comme à Namur, où les augmentations de tarifs fixées par la majorité MR-Engagés pèsent plus lourdement pour les ménages modestes et la classe moyenne.
Un certain nombre de services publics en sortiront également affaiblis, avec des conséquences directes pour les citoyennes et citoyens.
Enfin, contrairement à ce qu’affirme le Gouvernement, le contexte budgétaire actuel découle directement de sa réforme fiscale injuste et mal ciblée en matière de droits d’enregistrement et de succession. Avec les économies déjà opérées en 2025 et prévues en 2026, la coalition Bleu pétrole est encore loin d’avoir comblé le trou qu’elle a elle-même creusé.
Pour Ecolo, ce budget n’est pas seulement une erreur de cap : c’est une faute politique. Il tourne le dos à ce qui fonde une société juste et solidaire, à la transition écologique le lien social et l’investissement dans l’avenir collectif. « Ce Gouvernement s’enferme dans une logique comptable qui nie les réalités humaines, sociales et environnementales. C’est une politique du mépris déguisée en rigueur budgétaire. Une attaque contre le bien-être et l’avenir. Ecolo porte, face à cela, une alternative de justice sociale, d’équité et d’investissement dans l’avenir des Wallonnes et des Wallons », déclare Stéphane Hazée, chef de groupe Ecolo au Parlement de Wallonie.
Pour terminer, Ecolo prend acte de quelques pistes évoquées en matière de simplification ou de justice fiscale, qu’il examinera de façon attentive et constructive. Mais nous espérons surtout qu’elles dépasseront la pommade ou la poudre aux yeux, et qu’elles marqueront enfin un retour à une politique qui prend soin des gens autant que de l’environnement.