Mme Hélène Ryckmans – Madame la Ministre, les ballonnements, la constipation, les troubles de la digestion, l’irritation du côlon, les fuites urinaires et le choc toxique sont autant d’exemples de problèmes de santé auxquels les personnes qui n’ont pas accès aux toilettes doivent faire face. Ce qui est interpellant, c’est que les chiffres sont discriminants. Derrière le fait d’aller aux toilettes se jouent des inégalités de genre, avec notamment le risque de choc toxique pour les personnes qui résulte du fait de ne pas pouvoir changer régulièrement leur protection périodique durant leurs règles.
Je voulais vous interpeller sur cette question et vous demander s’il existe déjà une étude spécifique sur ce sujet pour la Wallonie. Êtes-vous associée à la démarche du ministre Collignon d’une cartographie des WC publics ?
Avez-vous des échanges avec lui pour tenter de faire avancer ce processus qui est annoncé depuis deux ans, mais pour lequel on attend des résultats ? Je l’interroge dans la foulée aujourd’hui. Avez-vous étudié l’impact du manque de toilettes publiques sur la santé des Wallons et plus particulièrement sur la santé des Wallonnes ?
C’est un sujet qui soulève aussi la question de la mixité. Nous disposons d’une analyse de l’ASBL RIEPP qui souligne que, en Belgique, il n’y a souvent que des urinoirs pour messieurs, alors que rien ou si peu n’est prévu pour les femmes, les personnes handicapées et les enfants. À espace égal, les urinoirs prennent moins de place que des toilettes, ce qui fait que, selon les chercheurs de l’Université de Gand, il y a toujours 20 à 30 % de toilettes supplémentaires pour les hommes. Outre le fait qu’il s’agit d’une discrimination flagrante, l’absence de toilettes a des conséquences également sur la mobilité des enfants et des femmes et sur la place qui leur est accordée dans l’espace public.
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