Budgets PW et FWB : des budgets qui feront mal aux citoyens
Au lendemain des élections locales, les Gouvernements MR-Les Engagés ont enfin communiqué aux citoyennes et citoyens les premières orientations budgétaires résultant de leur conclave ouvert avant les élections.
Même si une série de mesures sont présentées de façon abstraite et si leur déclinaison concrète ne sera perceptible qu’ultérieurement et même si nous pouvons saluer certaines mesures positives (comme l’augmentation des moyens pour la prévention et la promotion en matière de santé), les annonces des Gouvernements confirment les effets néfastes pour les citoyens.
Rien pour le Climat
Sans surprise, les Gouvernements n’affichent aucune ambition climatique dans leur priorités budgétaires, que ce soit en Wallonie ou en Fédération Wallonie-Bruxelles . « Nous sommes consternés de constater combien le climat et la biodiversité sont devenus des enjeux tout à fait périphériques pour la coalition MR-Engagés, qui n’a annoncé aucun engagement pour amplifier la transition écologique, dont l’actualité nous rappelle pourtant constamment toute la nécessité », dénonce Stéphane Hazée, le chef de groupe Ecolo.  « Les primes à l’isolation et à la rénovation ou la quasi gratuité des TEC pour des centaines de milliers de personnes, par exemple, restent en sursis. Compte tenu du moratoire annoncé quant aux investissements en cette matière, les objectifs en matière de recyclage seront mis à mal ; après la capitulation sur la consigne des canettes, c’est un nouveau pas dans la mauvaise direction. » Pour Ecolo, il est symptomatique et atterrant que les politiques de préservation et de restauration de la nature n’aient pas même été évoquées. Les investissements en lien avec la prévention des inondations non plus.
Des subventions supprimées
En outre, le Gouvernement wallon définance structurellement les communes, en ne respectant plus deux engagements décrétaux, à savoir l’indexation des points APE et l’augmentation annuelle de 1 % du Fonds des communes. Alors que les finances de beaucoup de communes sont en grande tension voire en situation critique, il est inquiétant que le Gouvernement wallon abandonne ses engagements à leur égard.
De plus, les Gouvernements LE et MR mettront bon nombre d’associations en difficulté, notamment en supprimant un grand nombre de subventions. « A côté de subventions visant des démarches clientélistes qui doivent être combattues, une série de subventions facultatives soutiennent en réalité des services qui apportent une plus-value pour la Wallonie et qui permettent notamment l’innovation sociale et écologique. La précarisation de ces associations, et notamment celles qui font des miracles avec des bouts de ficelle, risque d’entraîner une casse sociale importante, » insiste Stéphane Hazée. « Le Gouvernement prétend maintenir le tissu social et agir en responsabilité. En réalité, les choix opérés par le nouveau Gouvernement précarisent le tissu associatif de façon significative, notamment en supprimant une large partie des subventions facultatives ».
Inégalités du système scolaire
Dans l’enseignement obligatoire, tout en prétendant s’attaquer aux inégalités entre réseaux, le Gouvernement fait l’impasse sur les véritables inégalités du système scolaire, celles qui existent entre les élèves. Le Gouvernement recule également sur la gratuité scolaire en ne finançant pas la poursuite des mesures en 4e primaire contrairement à la trajectoire générale du Pacte. Ce sont les familles qui en paieront le prix, et Ecolo stigmatise ce renoncement qui se fait sur le dos des familles.
Si cela ne suffisait pas, certaines mesures ne révéleront leur impact concret qu’ultérieurement, mais constituent aussi des menaces potentielles pour le bien-être des Wallonnes et Wallons, une fois que leur contenu sera précisé et décliné. Il en est ainsi des réductions sur les dotations des organismes d’intérêt public, dont l’importance peut impacter demain les services dont bénéficie la population. Il en est de même du non-remplacement des agents publics : s’il est tout à fait souhaitable d’améliorer l’affectation des ressources, il serait par contre problématique que cette mécanique affaiblisse les services publics au fil des départs à la retraite par exemple. Enfin, « nous pourrions nous réjouir d’une action réelle pour renforcer l’accès au logement mais la suppression simultanée du chèque-habitat et l’absence de plafond transformeront en fait largement la baisse annoncée en une diminution du soutien public pour une partie de la population et en un transfert vers les plus hauts revenus » , conclut Stéphane Hazée.