Protéger l’environnement pour protéger notre santé

Dioxydes d’azote dans l’air, pesticides dans les champs, plastiques dans les océans, perturbateurs endocriniens dans notre organisme, … Sur terre, en mer et dans les airs, notre environnement est pollué. Et les conséquences sont de plus en plus dramatiques pour notre planète et notre santé. Pourtant, des alternatives existent, mais elles requièrent de tenir tête aux lobbys industriels et, selon Olivier De Schutter, de notre capacité à faire basculer les normes sociales.

Les perturbateurs endocriniens

Cʼest un jouet pour enfants tout ce quʼil y a de plus ordinaire. Un confortable tapis de jeu en mousse, aux couleurs vives, sur lequel nos bouts d’chou jouent dès leur plus jeune âge, à lʼabri du carrelage froid ou dʼun plancher trop dur. Pourtant, ce simple tapis de jeu est une véritable petite bombe de toxicité. Pourquoi ? Parce quʼil contient des substances chimiques capables de modifier notre fonctionnement hormonal : des « perturbateurs endocriniens ».

Ces perturbateurs de notre système hormonal sont collectivement responsables dʼune augmentation de la stérilité, de cancers, dʼanomalies congénitales, de troubles du développement neurologique ou encore de maladies chroniques comme le diabète, lʼasthme et lʼobésité. Du bisphénol qu’on retrouve dans certains emballages alimentaires aux phtalates présents dans certaines peintures, en passant par le triclosan qui entre encore dans la composition de certains savons et dentifrices – et qui termine donc dans les eaux usées et dans nos écosystèmes –, ces produits extrêmement dangereux se rencontrent aujourd’hui un peu partout dans notre environnement quotidien. Bien que leurs effets nocifs soient clairement avérés, ils sont encore mal identifiés et trop peu connus. Pourtant, de nombreuses alternatives existent pour se passer de ces produits nocifs.

La Qualité de l’air

Le problème ne se limite malheureusement pas à certains objets qui nous entourent : lʼair respiré en Belgique est très sérieusement dégradé. Si la plupart des émissions polluantes sont en diminution ces dernières années, la qualité atmosphérique reste particulièrement préoccupante et impacte négativement notre santé : particules fines, dioxyde d’azote, ozone, … De l’automobile à lʼépandage de certains produits phytosanitaires sur nos champs, l’air que nous respirons est chargé de produits toxiques dont les conséquences sur la santé sont réelles. Rien quʼen Belgique, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime le nombre de décès prématurés dus à la pollution de l’air à près de 12.000 par an. C’est l’équivalent de la population d’une ville comme Malmedy ! Pendant les pics de pollution, personne nʼest épargné : c’est un scandale sanitaire qui ne peut plus durer.

Quand les lobbies contrôlent et décident

Pourquoi ne pas interdire purement et simplement ces produits que lʼon sait particulièrement dangereux à court ou long terme sur nos organismes ? Parce quʼils jouent un rôle essentiel dans le gagne-pain de certains secteurs industriels particulièrement importants : agrochimie, automobile, produits pétroliers, … Et leurs lobbies pèsent très lourd auprès des instances dʼavis scientifiques et des processus de décision européens ou belges. Ces industriels sont souvent à la fois juges et parties : les processus dʼautorégulation, dʼauto-contrôle et dʼauto-évaluation des risques leur donnent un pouvoir démesuré – et inacceptable – dans lʼétablissement des normes, dans les autorisations de mise sur le marché de produits et dans les études dʼimpact sur la santé et lʼenvironnement. Ce cadre légal rend le changement des pratiques particulièrement difficile, et le remplacement des produits et matériaux toxiques très complexe.

Par ailleurs, les gouvernements ne coordonnent pas encore assez leurs politiques pour faire de la santé des Belges une priorité. Il est aujourdʼhui urgent de doter les pouvoirs publics – quʼils soient régionaux, fédéraux ou européens – de compétences, d’outils de décision et de contrôle, à la mesure de lʼimportance des enjeux sanitaires et environnementaux.

Des cheveux comme thermomètre

Les écologistes du Parlement européen ont fait appel à un organisme indépendant pour réaliser une étude visant à mesurer l’exposition humaine à 30 pesticides considérés comme des perturbateurs endocriniens. Entre juillet et octobre 2018, 148 échantillons capillaires ont été prélevés dans 6 pays : Allemagne, Danemark, Royaume-Uni, Italie, France et Belgique. Pour quels résultats ?

→ 6 échantillons analysés sur 10 contenaient au moins un résidu de pesticide (7 sur 10 en Belgique).

→ En Belgique, parmi les pesticides observés, les plus présents sont le propiconazole (un fongicide autorisé dans l’agriculture), le fipronil (un insecticide interdit dans la chaîne alimentaire depuis 2017 mais autorisé comme anti-puces pour les animaux domestiques), le chlorpyrifosethyl (un insecticide autorisé en agriculture) et le permethrin (un insecticide fréquemment utilisé dans la conservation du bois, également utilisé à des fins vétérinaires et domestiques).

→ Notons que 4 échantillons capillaires belges contenaient 4 résidus différents de pesticides : un record !

L’air, la terre… et l’eau

L’océan comme poubelle mondiale

Chaque minute, l’équivalent d’un camion poubelle de plastique est jeté dans l’océan. Ainsi, ce sont entre 8 et 12 millions de tonnes de plastique qui finissent chaque année dans les océans du globe, asphyxiant des organismes vivants qui sont des éléments clés de la chaîne alimentaire de l’être humain. C’est l’océan tout entier qui se meurt d’une pollution des eaux dont il est extrêmement difficile de se débarrasser : les micro-plastiques notamment. La situation est intenable et demande des mesures urgentes au niveau international.

On estime que 300 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année dans le monde, dont près de 10% finissent dans les océans.

medical assistant is preparing an infusion

Plus qu’un métier… Une vocation !

Pour les écologistes, la première ligne – et le médecin généraliste plus particulièrement – joue un rôle fondamental dans un dispositif de santé efficace : proximité, information, prévention et coordination des soins. Mais un jour ou l’autre, notre état de santé nous amène tou·te·s à franchir les portes d’un hôpital.

Le métier d’infirmière en structure hospitalière, c’est la rencontre entre la double nécessité de compétences humaines et de compétences techniques. Ce sont aussi parfois des horaires difficiles : la nuit, le week-end… La vie d’un hôpital ne s’arrête jamais, et le personnel fait souvent preuve d’une grande flexibilité dans ses horaires.

Brigitte est infirmière et travaille directement au bloc opératoire. « Ma plus grande joie, c’est quand, après une opération longue, nous parvenons à sauver une vie. Se serrer les coudes avec le chirurgien, l’anesthésiste et toute l’équipe d’infirmières pour ramener un patient à la vie, c’est quelque chose d’extraordinaire, d’indescriptible. »

Toutes les personnes qui travaillent dans la santé et l’aide aux personnes se reconnaîtront : la satisfaction de faire quelque chose de profondément bien pour les autres, compense souvent les difficultés quotidiennes ou la faible reconnaissance financière. « La plus grande difficulté, c’est le stress permanent que nous vivons au jour le jour. Un stress “positif” lié à nos responsabilités : parce qu’une erreur peut mettre la vie d’un patient en danger. Mais malheureusement, de plus en plus, un stress “négatif”, lié à nos conditions de travail qui se dégradent au fil des années », poursuit Brigitte.

Elle conclut : « Le sous-financement du secteur pousse aujourd’hui les logiques hospitalières “à faire du chiffre”, au détriment de la relation au patient. Il y a un sous-effectif manifeste au niveau du personnel, à qui on demande de plus en plus, tant en charge de travail qu’en flexibilité. L’élastique se tend. Il faut faire quelque chose avant qu’il ne se rompe. »

Nos 16 propositions

  • Proposition 1

    Offrir la gratuité des soins chez le médecin généraliste pour les adultes disposant d’un dossier médical global et pour tous les enfants. Offrir également la gratuité des soins en matière d’aide psychologique ou de santé mentale.

  • Proposition 2

    Mettre en place une organisation intégrée par bassins de vie de l’offre des soins de santé en la construisant sur les soins de santé à domicile et un échelonnement des soins, sur une politique d’accompagnement du retour à domicile après hospitalisation et sur un rôle central attribué au médecin de famille.

  • Proposition 3

    Faire évoluer les études médicales et paramédicales vers des Écoles de santé  qui organisent la multidisciplinarité des métiers de la santé et permettent de sortir de l’actuelle limitation de l’accès aux études et à la profession.

  • Proposition 4

    Favoriser le développement de maisons médicales « au forfait », avec pour priorité les quartiers fragilisés et les zones rurales exposées au contexte de pénurie.

  • Proposition 5

    Adopter un plan national de prévention du burn-out.

  • Proposition 6

    Définir un plan intégré de réduction de l’ensemble des pollutions (y compris par ondes).

  • Proposition 7

    Instaurer une mesure de l’impact sur la santé publique de chacune des décisions structurantes des pouvoirs publics via une analyse préalable « santé ».

  • Proposition 8

    Renforcer la promotion de la santé et la réduction des risques liés à l’usage d’alcool et de drogues et aux infections sexuellement transmissibles.

  • Proposition 9

    Déployer une politique de bienveillance obstétricale : compréhension, prise en compte des plaintes, respect mutuel entre équipe médicale et femme enceinte.

  • Proposition 10

    Respecter les souhaits de soins en fin de vie en intégrant dans le dossier médical partagé des patients la déclaration anticipée de soins à élaborer avec sa/son généraliste.

  • Proposition 11

    Légaliser et réglementer l’usage de cannabis afin de faire de l’enjeu des assuétudes une question de santé publique et plus une question de droit pénal.

  • Proposition 12

    Interdire les suppléments d’honoraires en cas d’hospitalisation en chambre individuelle dans le cadre de la réforme du financement des hôpitaux.

  • Proposition 13

    Adapter le budget soins de santé aux besoins de la population, organiser leur gestion via une concertation entre gouvernement, mutualités, acteurs de la santé et usagers plus à même d’assurer une vision partagée de la santé.

  • Proposition 14

    Réviser la politique salariale dans le secteur de la santé afin de revaloriser les métiers qui doivent l’être (personnel infirmier, généraliste, ...), de viser une plus grande équité entre les métiers de la santé et de lutter contre les pénuries dans certaines professions.

  • Proposition 15

    Élargir le droit de substitution des pharmaciens à toutes les prescriptions en vue de pouvoir offrir un médicament équivalent moins cher.

  • Proposition 16

    Lutter contre la pénurie de médicaments en instaurant un mécanisme de licence obligatoire qui permette de faire produire un médicament par une autre firme lorsque se pose un problème de santé publique lié à la non-disponibilité ou la disponibilité limitée d’un médicament (prix trop élevé ou pénurie volontairement créée par une firme pharmaceutique).

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