Emploi, travail et revenus

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La réduction du temps de travail ?

Un avenir professionnel apaisé

C’est un fait : le marché de l’emploi en Belgique se caractérise par un chômage structurel important, principalement chez les jeunes, les seniors et les travailleurs peu qualifiés. Et cela fait plus de trente ans que les hommes et les femmes politiques tentent par tous les moyens d’y remédier, avec un succès pour le moins mitigé. Pourquoi ? Et comment en sortir ?

Pour créer des emplois, les partis traditionnels n’ont qu’une seule recette : le retour de la croissance. Et en attendant la croissance, ils réduisent les cotisations sociales, ils augmentent la flexibilité des contrats de travail… et ils espèrent que cela suffira. Il faut pourtant constater que la réponse n’est pas suffisante : les emplois créés sont toujours plus précaires, et le chômage reste structurel. Alors, comble de l’ironie, ces dernières années, pour réduire le nombre de chômeurs, les Gouvernements Di Rupo et Michel se sont surtout employés à exclure du chômage un nombre sans cesse croissant d’ayants droit.

Quand bien même un coup de baguette magique ferait revenir une croissance stable, personne n’est en mesure d’assurer que cette croissance pourrait créer des emplois durables et de qualité: la fragilité des emplois, la pression sur les travailleurs et l’exclusion forment un cocktail qui semble aujourd’hui être devenu « la règle » de notre marché du travail…

En parallèle (ou en conséquence ?), le nombre de maladies professionnelles et notamment le nombre de burn-out ne cesse d’augmenter. Parallèlement, le développement technologique continue son incroyable accélération, avec, pour effet probable, la disparition d’un nombre conséquent d’emplois dans les prochaines années.

Dans ce contexte d’un marché de l’emploi affaibli et en pleine mutation, la question de la réduction du temps de travail ne peut plus être balayée d’un revers de la main. Au contraire, elle offre des opportunités et des réponses particulièrement adaptées à la situation.

Travailler tou.te.s, travailler mieux et vivre mieux

Aujourd’hui, un « temps plein », c’est cinq jours complets de travail, c’est-à-dire à peu près 38 heures de travail hebdomadaire. Historiquement pourtant, cela n’a pas toujours été le cas : si on regarde les chiffres, depuis plus d’un siècle, le temps de travail ne cesse de diminuer. C’est une constance qui a traversé le XXe siècle, et qui ne s’est pourtant jamais accompagnée d’une diminution de la productivité, bien au contraire.

Diminuer son temps de travail pour passer à 4 jours semaine c’est-à-dire 32 h sans perte de salaire, c’est une solution qui répond non seulement aux trop nombreux cas d’épuisement, mais qui permet aussi de créer de nouveaux emplois « compensatoires », et donc de ré-pondre à l’enjeu du chômage structurel. Sans perte de salaire ? Oui : le financement du système peut être garanti par un jeu de vases communicants entre les enveloppes budgétaires des aides à l’emploi, et pourrait ne rien coûter aux entreprises qui seraient décidées à l’appliquer.

Et enfin, et c’est un atout non négligeable, partager le temps de travail pourrait permettre à celles et ceux qui en bénéficieront de retrouver du temps pour leur vie personnelle, voire même, pourquoi pas, de lancer leurs propres projets.

Bref, le partage du temps de travail, c’est une réponse pour, à la fois, travailler tou·te·s, travailler mieux et vivre mieux. C’est aussi une véritable réponse à l’enjeu du chômage structurel qui, ces dernières années, a trop souvent justifié des mesures de flexibilité et de précarisation du marché du travail. Il est plus que temps d’arrêter d’employer ces fausses solutions.

Un revenu de base pour les jeunes de 18 à 26 ans… rapidement

La situation socio-économique des jeunes a de quoi nous préoccuper : taux de chômage particulièrement important, perte de l’accès aux droits sociaux suite à la suppression des allocations d’attente, exposition à « l’uberisation » de certains secteurs, emplois « atypiques », flexibilisation et hybridation des statuts professionnels… Les jeunes sont frappés de plein fouet par les transformations du marché du travail, qui précarisent, année après année, leur situation. Non seulement ils sont mis sous pression, mais ils n’ont, aujourd’hui, plus le droit à l’erreur.

C’est pourquoi, l’octroi d’un revenu de base, accordé de manière inconditionnelle et de l’ordre de 460 à 600 euros par mois, diminuerait leur précarité financière dans un contexte difficile mais favoriserait également leur autonomie, ainsi que le libre choix de leurs études et de leur orientation professionnelle.

Le revenu de base des jeunes, c’est donc à la fois un formidable outil d’émancipation et une rampe de lancement dans la vie : un outil qui développe l’autonomie des 18-26 ans, facilite leur transition vers la vie active et leur insertion durable dans la société.

C’est aussi une première étape vers un revenu de base généralisé : une étape qui sera évaluée, en vue de déterminer la pertinence et la faisabilité d’une introduction progressive d’un revenu de base pour tou·te·s, comme le 6e pilier de la sécurité sociale.

Des idées à l'action

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    Inga Voss

    Députée du Parlement germanophone

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    Ahmed Mouhssin

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    Emmanuel Disabato

    Député wallon, Député au Parlement de la fédération Wallonie-Bruxelles

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  • Portrait de Farida Tahar

    Farida Tahar

    Députée bruxelloise, Sénatrice

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Nos 15 propositions

  • Proposition 1

    Mettre en place un revenu de base pour les 18-26 ans comme premier élément d’un 6e pilier à créer dans la sécurité sociale.

  • Proposition 2

    Instaurer la semaine de 4 jours sur base volontaire.

  • Proposition 3

    Développer les « emplois tandem » : dispositif de transition progressive vers la pension par une diminution du temps de travail des plus âgés au bénéfice de travailleurs débutants.

  • Proposition 4

    Créer un droit à la 2e chance pour les salariés et les indépendants qui décident d’arrêter leur activité.

  • Proposition 5

    Mettre en place le cadre légal et le financement adéquat pour développer l’approche « territoire zéro chômeur de longue durée » sur des territoires volontaires (minimum 10 expériences pilotes).

  • Proposition 6

    Assurer à tout travailleur un droit individuel à la formation qui lui garantit 5 jours de formation/an minimum.

  • Proposition 7

    Étendre le système des crédits-temps pour revenir à la situation d’avant 2015 : crédit-temps fin de carrière à 55 ans et retour des allocations pour le crédit-temps sans motif.

  • Proposition 8

    Orienter les réductions de cotisations sur les plus bas salaires (cotisations tendant à 0% au niveau du salaire minimum).

  • Proposition 9

    Réglementer l’utilisation des aides publiques en les dirigeant vers les entreprises qui en ont réellement besoin et les conditionner à des critères d’octroi (création d’emplois, non délocalisation, ...).

  • Proposition 10

    Réorienter progressivement certains des moyens dévolus actuellement au contrôle (à la « chasse ») des chômeurs et renforcer l’offre de formations, en particulier auprès des publics les plus éloignés de l’emploi et des jeunes, et augmenter les incitants pour les stagiaires et maîtres de stage.

  • Proposition 11

    Lutter contre la concurrence sociale grâce à un Pilier Européen des Droits Sociaux et une directive créant les conditions d’un revenu minimum décent dans chaque État membre.

  • Proposition 12

    Corriger la loi de ’96 sur la compétitivité pour redonner des marges de négociation salariale aux travailleurs, pour rétablir le caractère indicatif de la norme salariale et pour prendre en compte des facteurs de compétitivité autres que le salaire dans la comparaison avec les pays voisins.

  • Proposition 13

    Garantir le financement de la protection sociale (sécurité sociale et CPAS) en faisant contribuer tous les types de revenus.

  • Proposition 14

    Garantir aux travailleurs de « l’économie de plate-forme » un statut qui leur assure protection sociale et un salaire minimum décent.

  • Proposition 15

    Identifier les besoins de formation générés par les transitions écologiques et numériques et mettre en place ces formations dans le cadre de plans sectoriels.

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